ICTS-Roissy : Agence de sécurité ou agence de mannequins ?25/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2156.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ICTS-Roissy : Agence de sécurité ou agence de mannequins ?

À Roissy, ICTS, qui se vante d'être le « groupe leader dans la sûreté aéroportuaire » vient d'émettre un projet de « code de l'uniforme » qui a un bon siècle de décalage horaire.

Dans une note de trois pages remise au Comité d'Hygiène et de Sécurité-Conditions de Travail (CHS-CT) et où il est surtout question de la présentation des agents chargés de fouiller bagages et passagers, la direction explique, par exemple, que pour les hommes la longueur des cheveux doit être « limitée dans la nuque au bord supérieur du col de la chemise, la mèche à mi-front » ; « l'eau de toilette sera discrète » ; « le crâne rasé est interdit... seule la calvitie naturelle est admise » ; et que les accessoires divers ne sont pas autorisés, sauf « une montre classique, une gourmette discrète or ou argent... » Bref, ICTS n'embaucherait ni Thierry Henry avec son crâne rasé, ni Sarkozy qui porte une Rolex.

Les femmes, elles, doivent avoir un « maquillage discret, les ongles manucurés ». Elles ne doivent pas porter de jupe « si elles ont des chaussettes ou des chaussures de sécurité ». Les bracelets, si elles en portent, doivent être « en or ou en argent » et les colliers « de perles blanches nacrées ou ivoire... doivent être discrets ».

L'auteur de ces perles pousse la bêtise jusqu'à préciser que « le bonnet ou la parka se portent à l'extérieur quand il fait froid » ; que le pack « pluie » se porte « quand il pleut » et que le gilet fluo se porte « par-dessus l'uniforme », mais se garde bien de nous expliquer comment on pourrait se payer manucures et bijoux d'or et d'argent avec des salaires proches du smic !

Car à ICTS, les vrais problèmes sont ailleurs et la direction, au lieu de jouer les stylistes, serait bien inspirée de faire décoller les salaires, de proposer des horaires de travail et de repas qui ne changent pas chaque jour à sa « discrétion » et de respecter la convention collective pour tout ce qui concerne les congés, les repos et les pauses !

La dignité des travailleurs d'abord, pour le « look », on verra après...

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