Journées peu tranquilles à Clichy25/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2156.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Journées peu tranquilles à Clichy

Depuis une semaine, 300 locataires, excédés par la hausse des charges, manifestent dans les rues de Clichy, dans les Hauts-de-Seine.

En effet, début novembre, les 3 800 locataires du parc HLM municipal ont reçu des décomptes de régularisation des charges 2007 et 2008 leur réclamant des centaines, voire des milliers d'euros pour certains. Au retard d'un an des régularisations 2007 s'ajoutait pour certains immeubles une augmentation de 25 % de la facture de chauffage en 2008.

Après trois soirs de manifestation devant la Maison de l'Habitat ou la mairie (le maire, membre du Parti socialiste, est aussi le président de l'Office Public de l'Habitat), les représentants des Amicales de locataires ont obtenu l'étalement des paiements sur 24 mois et une prolongation d'un mois de la période de vérification des charges avant le paiement.

Les anomalies ne manquent pas, comme des contrats non datés, des factures ne mentionnant pas leur paiement par le Trésor Public, des compteurs individuels de chauffage non relevés depuis deux ans alors que les locataires de certains immeubles payent 20 euros par mois leur location.

Mais le clou fut en fin de semaine quand le directeur de l'Office est venu s'expliquer devant une assemblée d'amicale de locataires en avouant : « J'ai fait une erreur », en fait, « il faut faire ça, plus ça, moins ça », a-t-il expliqué en brandissant un décompte illisible pour la majorité des présents. Une paille ! Après rectification, les locataires ont reçu deux jours plus tard de nouveaux décomptes avec une note de chauffage ayant baissé de... 45 %.

Or le chauffage urbain à Clichy est sujet à de grands débats depuis des années. En effet, il est assuré par la société Elyo, filiale du groupe Suez et de nombreux élus réclament une commission d'enquête car ils pensent que le bail ayant été renouvelé sans discussion par le maire en 1995, la société pratique des « trop perçus » au détriment de la ville et des locataires.

C'est l'amicale de locataires marquée plutôt à droite qui a pris la tête de ces manifestations, bénéficiant du soutien des élus UMP et Modem. Les amicales telles que la CNL et la CSF, défendant bien sûr les locataires, étaient plus prudentes en ne voulant pas crier haro sur la mairie socialiste ! En tout cas, ce recul et cette diminution de la charge de chauffage satisfont dans un premier temps les locataires qui, déjà victimes de la crise par les non-augmentations de salaires, voyaient d'un mauvais oeil ces rappels de charge. Et dans un deuxième temps ils vont pouvoir contrôler les comptes, ayant un mois supplémentaire pour le faire.

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