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Dans les entreprises
Zen prédateur
Le groupe italien Zen, propriétaire de l'usine de Vaulx-en-Velin, a racheté successivement depuis 2006, outre Florence Peillon, la fonderie SBFM dans le Morbihan, New Fabris à Châtellerault et les six usines Rencast installées dans la région Rhône-Alpes et dans le Territoire de Belfort. Il est passé ainsi de 600 à 2 600 salariés en deux ans.
Depuis des années un grand nombre de fonderies sous-traitantes pour l'automobile sont ainsi passées de main en main, au fil des mises en liquidation judiciaire. Des vautours comme le groupe Zen les rachètent à bas coût en proposant des « plans de continuation » de l'activité, en touchant au passage des aides publiques et des exonérations de taxe professionnelle. Ils n'ont pas investi un centime et bien sûr ils ont supprimé des emplois.
Tout cela s'est fait avec la complicité active des deux constructeurs automobiles, Renault et PSA, de leurs principaux clients et donneurs d'ordres. Mais avec la crise, ces derniers ont brutalement réduit leurs commandes ou se sont tournés vers d'autres fonderies encore moins chères. Cela a précipité la faillite des usines du groupe Zen. Les fonderies SBFM et New Fabris ont été les premières touchées, puis ce fut le tour de Rencast.
La grève de quatre semaines des travailleurs de Rencast à Thonon en mars-avril dernier n'a pas empêché le licenciement de la moitié de l'usine. Mais quand ils ont entrepris de fondre les stocks de pièces destinées à la Twingo, bloquant ainsi l'usine Renault de Slovaquie au moment où le gouvernement lançait la prime à la casse, Renault a accepté de payer une indemnité extra-légale de 30 000 euros. Si bien que les travailleurs menacés des autres usines du groupe ont réclamé une prime au moins égale.
À la SBFM, après la mobilisation des travailleurs, le groupe Renault, qui ne peut pas se passer de cette fonderie, a décidé de la reprendre directement dans son giron.
Quant à New Fabris à Châtellerault, la grève des travailleurs en juillet n'a pas empêché sa fermeture. Renault et PSA n'avaient visiblement plus besoin de cette usine. Ni eux ni les patrons de Zen n'ont accepté de payer les 30 000 euros d'indemnité extra-légale exigés par les travailleurs. Mais ils ont finalement dû concéder 11 000 euros pas prévus dans leurs plans.