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Dans les entreprises
SNCF Bretagne : Coup de semonce
C'est à plus de 83 % que les conducteurs de trains ont fait grève le vendredi 20 novembre en Bretagne. À Rennes ce sont même plus de 90 % des conducteurs qui ont débrayé. La direction qui ne s'attendait pas à une telle mobilisation n'a pas pu, même en réquisitionnant les cadres, faire assurer le service minimum. De nombreux trains ont été supprimés, y compris des TGV.
Depuis des années la productivité a beaucoup augmenté, de nombreuses journées dépassent aujourd'hui les neuf heures d'amplitude, pour atteindre dix heures, voire dix heures et demie par jour. Les semaines de six jours de travail consécutifs se succèdent au point que de nombreux travailleurs se plaignent de la fatigue. Et à la rentrée de septembre ce sont 122 trains régionaux qui ont été rajoutés.
Si ces trains supplémentaires sont utiles pour les usagers, la direction de la SNCF n'ayant pas embauché de personnel, il nous faut assurer plus de trains avec le même nombre de conducteurs. Alors, à la fatigue accumulée se sont ajoutées des cadences encore plus intenses : des aller-retour qui se succèdent sans même avoir le temps de se restaurer ou même d'aller aux toilettes. Il y a un tel manque d'effectif que nombre de collègues, surtout les plus jeunes, se retrouvent avec leurs horaires de travail donnés au jour le jour, voire le matin pour l'après-midi.
Les syndicats CGT et CFDT-FGAAC avaient posé un préavis de grève et le ras-le-bol que l'on sentait venir depuis plusieurs mois a pu s'exprimer collectivement. Dès le jeudi 19 novembre les conducteurs de trains se sont réunis pour voter la grève et, toute la journée du vendredi, les plus anciens et aussi les plus jeunes ont pris le temps de discuter de tous les problèmes auxquels ils sont confrontés. Cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé.
Les neuf emplois obtenus, les quelques aménagements des journées de travail sont des reculs de la direction. Alors, même si certains regrettent que la grève n'ait pas été reconduite, cela sonne pour elle comme un avertissement. Bien des collègues d'autres secteurs se sont aussi reconnus dans cette grève et ce n'est donc que partie remise.