En lutte pour la régularisation : La circulaire Besson ne mettra pas fin à la grève25/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2156.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

En lutte pour la régularisation : La circulaire Besson ne mettra pas fin à la grève

Sans prendre le temps de discuter avec les grévistes et les syndicats, Eric Besson, ministre de l'Immigration, s'est empressé de sortir une nouvelle circulaire, qui ne recense pas les moyens de légaliser ces travailleurs. Au contraire, elle pose des barrières discriminatoires à presque toute régularisation.

Un esprit normal dirait que, pour bénéficier des droits élémentaires de la législation sur le travail, il suffit d'être un salarié et de travailler. Pas du tout, répond Besson.

Les immigrés de pays extérieurs à l'Union européenne voulant obtenir, « exceptionnellement » précise-t-il, un titre de séjour d'un an renouvelable, au titre du travail, seront soumis à cinq conditions cumulatives.

Pour commencer, ils devront prouver une présence en France d'une durée au moins égale à cinq ans. Pour quelle imposer cinq années de clandestinité ? Pas d'explication officielle !

Ils devront aussi prouver une ancienneté égale ou supérieure à douze mois de travail dans une même société. Cela exclut de la régularisation ceux que les patrons ne veulent pas déclarer, les emplois précaires, les travailleuses employées dans les aides aux personnes.

D'autre part, l'activité de ces salariés devra s'exercer dans un métier et une zone géographique ayant des difficultés de recrutement et ils devront présenter un projet de contrat de travail d'un employeur leur garantissant un CDI ou un CDD d'au moins douze mois et une rémunération au moins égale au smic, même en cas de travail à temps partiel. Beaucoup de travailleurs avec papiers seraient contents que le gouvernement impose de telles conditions à leurs patrons !

La dernière exigence est facile à remplir pour des travailleurs présents en France depuis cinq ans, puisque c'est la compréhension, au moins élémentaire, de la langue française. Mais qui en jugera ?

Cette circulaire Besson n'est pas une circulaire à intégrer, c'est une circulaire qui maintiendra des dizaines de milliers de travailleurs sans aucun droit face à leurs employeurs. Des travailleurs qui ne sont pas des nouveaux arrivants, mais des salariés qui depuis des années sont déjà intégrés sur le marché du travail et qui sont nécessaires à l'économie.

Il y a vingt-cinq ans, après une année de travail avec une carte de séjour temporaire, un travailleur immigré ayant un emploi pouvait obtenir une carte de résident de dix ans. Mais depuis, les gouvernements successifs, de droite mais aussi de gauche, pour plaire à l'électorat d'extrême droite, n'ont pas cessé d'entasser les restrictions aux régularisations. Sarkozy y ajoutant les expulsions massives et l'impossibilité des regroupements familiaux.

Besson dit qu'avec sa circulaire il n'y aura pas plus de mille régularisations... Il n'a pas pris la mesure de la détermination des sans-papiers grévistes qui réclament leur régularisation et du soutien qu'ils rencontrent parmi une partie de la population. Les piquets de grève s'étendent en Ile-de-France et touchent maintenant d'autres régions, comme Creil et Compiègne dans l'Oise ou même la ville de Lyon. Et depuis quelques semaines des sans-papiers chinois se joignent au mouvement. Un mouvement que la circulaire Besson n'arrêtera pas !

Louis BASTILLE

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NON à l'immigration jetable !

Contre la politique anti-immigrés du gouvernement. Pour la régularisation de tous les travailleurs sans papiers ainsi que leurs familles, Lutte Ouvrière appelle à se joindre à la manifestation :

dimanche 29 novembre à 14 h 30,

place Édmond-Rostand à Paris 6e (métro Luxembourg)

qui se dirigera vers le ministère de l'Immigration, rue de Grenelle dans le 7e.

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