Santé : Un requin de la distribution vise le pactole des médicaments25/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2156.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Santé : Un requin de la distribution vise le pactole des médicaments

La nouvelle publicité de Leclerc contre le monopole des pharmacies passe à la télévision. Si la précédente campagne montrait une parure de bijoux où les pierres précieuses étaient remplacées par des gélules et comprimés colorés, celle-ci réclame « le droit de vendre tous les médicaments non remboursés à prix Leclerc. »

Leclerc revendique de pouvoir vendre, dans ses parapharmacies des centres commerciaux, les médicaments qui sont délivrés sans ordonnance et qui ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale, ceux dits « de conseil ». C'est en effet un gros marché, estimé à plus de deux milliards d'euros par an. Et si la plus grosse part tombe dans l'escarcelle des laboratoires, la marge - conséquente - est réservée aux pharmacies qui jouissent, par la loi, du monopole de la délivrance des médicaments. Tous les patrons de la grande distribution rêvent de prendre leur part de ce pactole.

Ils l'avaient espéré déjà quand, en juin 2008, Roselyne Bachelot avait autorisé la vente en libre service, en pharmacie, des médicaments non remboursés, désormais exposés sur les linéaires avec leur prix affiché. L'objectif annoncé par la ministre était de faire baisser les prix par le jeu de la concurrence. En fait, si cela a fait naître, pour un même produit, des écarts de prix pouvant aller du simple au double, les prix n'ont pas baissé. Au contraire.

En effet, parmi les centaines de médicaments qui ont été « déremboursés » depuis plus de quinze ans, la plupart ont vu leur prix bondir. Car dès lors qu'un médicament n'est plus remboursé, le laboratoire qui le commercialise est libre de fixer le prix qui bon lui semble. L'aubaine est telle que des laboratoires ont renoncé de leur propre chef, sans y être aucunement contraints par le gouvernement, au remboursement de certains produits par la Sécurité sociale... afin de pouvoir augmenter leurs prix !

Aujourd'hui, alléché par le marché prometteur des médicaments de conseil, Leclerc revient à la charge, assurant qu'avec la concurrence de la grande distribution, et dans l'intérêt des consommateurs, « les prix baisseront de moitié en un an ou deux ». Il n'est pas à un bobard près !

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