Universités : Six semaines de contestation18/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2120.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Universités : Six semaines de contestation

Six semaines après ses débuts, le mouvement de contestation se poursuit dans les universités. Ce mouvement, entamé le 2 février par les enseignants-chercheurs, touche maintenant une partie des étudiants et des personnels Biatoss (bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers, de service et de santé). Mercredi 18 mars, une cinquantaine d'universités (sur 85) étaient toujours mobilisées contre les réformes de la formation des enseignants et du statut des enseignants-chercheurs, contre les suppressions de postes et la précarité, particulièrement importante chez les Biatoss, ou encore contre le démantèlement programmé des grands organismes de recherche.

La dernière provocation en date a été la proposition de loi faite par 92 députés UMP de rendre les universités françaises « payantes ». En fait, elles le sont déjà, mais l'idée de ces parlementaires, sous couvert d'augmenter les moyens de l'enseignement supérieur, serait de multiplier les droits d'inscription que doivent acquitter les étudiants. En Australie, le « modèle » cité en exemple, les étudiants payent 3 000 à 5 000 euros par an pour étudier, et l'État s'est largement désengagé.

Alors, étudiants, Biatoss et enseignants-chercheurs ne désarment pas. La contestation prend des formes diverses. Si la grève n'est pas majoritaire partout, le fonctionnement des universités est loin d'être revenu à la normale : assemblées générales, manifestations diverses, blocages et occupations rythment la mobilisation au quotidien. Et les grandes manifestations hebdomadaires ne faiblissent pas.

Ainsi, mercredi 11 mars, les cortèges rassemblaient quelque 50 000 manifestants (30 000 selon la police), soit exactement autant que le 5 février, cinq semaines plus tôt. Et les cortèges universitaires du 19 mars promettaient d'être aussi fournis. De nombreux participants au mouvement voient bien que les attaques menées contre les universités participent d'une politique d'ensemble contre le service public d'éducation et, plus généralement, contre ce qui est utile à la population. Et ils n'ont pas l'intention de céder.

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