Le procès d'Yvan Colonna : Condamné d'avance ?18/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2120.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le procès d'Yvan Colonna : Condamné d'avance ?

Yvan Colonna avait été condamné en 2007 à la prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, commis le 9 février 1998. Cette condamnation, en l'absence de toute preuve matérielle, reposait sur les seules accusations de participants à l'attentat, lesquels s'étaient ensuite rétractés et affirment depuis avoir donné le nom de Colonna sous pression de la police. Colonna, lui, n'a jamais varié dans ses déclarations : il affirme être innocent.

Le procès en appel qui se déroule depuis le mois de février n'a pas éclairci la situation, au contraire. Il apparaît bien que la police parlait de Colonna... avant que son nom ne soit prononcé par les membres du commando. Interrogés là-dessus, les policiers parlent d'écoutes téléphoniques. Mais celles-ci n'ont jamais été versées au dossier.

L'absence de preuve matérielle et de témoignage direct est toujours flagrante. Au contraire, des témoins directs de l'assassinat affirment ne pas reconnaître l'accusé. Pourtant, de toutes les dépositions, contradictoires entre elles et au fil du temps, la cour semble ne retenir que celles qui accusent Colonna. Aussi on semble bien s'acheminer vers une confirmation de la condamnation, programmée avant même l'ouverture du procès et maintenue à toute force.

En droit, les accusés sont présumés innocents. Dans le cas de Colonna, on a l'impression que l'État, depuis qu'il a été dénoncé, l'a présumé coupable pour des raisons aussi obscures que les procédures policières... ce qui n'est pas peu dire.

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