La «violence» des ouvriers : La vraie violence, c'est l'exploitation18/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2120.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La «violence» des ouvriers : La vraie violence, c'est l'exploitation

Les explosions de colère des travailleurs dans plusieurs usines en quelques jours, après la victoire de la grève générale aux Antilles, ont suscité les réflexions de membres du gouvernement : le ministre du Budget Eric Woerth s'inquiète de la montée de la « brutalité » dans les usines ; Guaino, conseiller de Sarkozy, craint le « désespoir » de ceux qui sont frappés par la crise, quand Hortefeux, ministre du Travail, ajoute que les « excès (des ouvriers bien sûr) sont peut-être explicables, mais ils ne sont pas justifiables ».

En revanche, la violence faite aux travailleurs quand on ferme leur usine et qu'on les met à la porte, les gouvernements la déplorent peut-être, mais ils ne la condamnent pas et, surtout, ils ne l'empêchent pas. Au contraire, si besoin est, ils sont prêts à envoyer les CRS pour permettre au patron d'exercer son droit de propriété et donc sa violence à l'encontre des ouvriers.

Mais en fait ce qu'ils craignent n'est pas tant la « violence » que la colère des ouvriers, dans la mesure où elle pourrait se communiquer à l'ensemble des travailleurs. « Un PDG, celui de Sony France, séquestré par ses salariés avant d'être conduit presque manu militari à une table de négociation, un directeur d'usine, celui de Continental à Clairoix, contraint de battre en retraite sous les jets d'oeufs de ses ouvriers : si on ajoute à cela le tollé provoqué par le plan social de Total à Gonfreville, elles sont peut-être là les étincelles de l'embrasement que l'exécutif craint depuis le début de la crise et redoute à raison, car plus redoutables que ces journées de grèves rituelles comme le pays en connaîtra encore une jeudi. » C'est ce qu'on peut lire dans l'éditorial du 16 mars, titré « Le temps des révoltes », du journal patronal Les Echos, propriété du milliardaire Arnault.

Si des porte-parole du patronat redoutent que la colère des ouvriers de Continental ou d'ailleurs mène à l'embrasement général, c'est une raison supplémentaire pour les travailleurs de l'espérer... et de s'y préparer !

Partager