Boutin et les expulsions : Des promesses mais pas de logements18/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2120.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Boutin et les expulsions : Des promesses mais pas de logements

« Il n'y aura plus de personnes mises à la rue, plus d'expulsions sans une solution de remplacement... pour les locataires dans l'impossibilité de payer leur loyer » : c'est ce qu'a déclaré la ministre du Logement Christine Boutin au Parisien trois jours avant la date du 15 mars à laquelle les expulsions redeviennent légales.

Christine Boutin ne nous avait pas habitués à endosser la soutane de l'Abbé Pierre et on la connaissait plus en défenseur des droits des propriétaires que de ceux des locataires. Elle vient ainsi de faire voter une loi faisant passer de trois à un an le délai maximum entre la date où une expulsion est demandée et celle où elle peut être effectuée.

La « promesse » de Boutin ne sera bien sûr pas tenue, car il n'y a pas de possibilité de relogement ou d'hébergement décent pour les familles en difficultés qui risquent l'expulsion à compter du 15 mars. Comme il n'y a en d'ailleurs pas pour les millions de personnes mal logées dans le pays et ce n'est pas la loi poudre aux yeux "droit au logement opposable" (DALO) qui y remédiera.

D'ailleurs dans le même temps Boutin a refusé d'accorder aux associations de mal-logés, comme Emmaüs ou la Fondation Abbé-Pierre, le moratoire des expulsions locatives qu'elles demandaient. Cela aurait pourtant été une solution simple pour éviter le drame que représente une expulsion. Mais pour Boutin ce moratoire serait « une prime pour les gens de mauvaise foi » ! Et, en vraie dame patronnesse, elle ne veut aider que les locataires « de bonne foi » - on se demande qui en décidera - dont le loyer pourrait être pris en charge par des associations d'aide aux mal-logés. Enfin, Boutin a refusé toute augmentation des APL (aides personnelles au logement) ce qui aurait permis à ces familles de faire face à leurs difficultés à payer leur loyer.

En 2007 les préfets avaient demandé 28 000 expulsions, et 11 300 avaient été réalisées. Malgré les déclarations de Boutin, on verra encore des policiers vider des logements de leurs meubles, poser des scellés sur les portes et laisser des familles sans toit.

Cela n'empêchera pas Christine Boutin de continuer à faire des déclarations mensongères du genre : « On n'a jamais construit autant de logements sociaux qu'actuellement » ! La seule chose à sa décharge est que l'exemple vient de plus haut. N'est-ce pas Sarkozy lui-même qui promettait en 2007 qu'il n'y aurait plus personne vivant dans la rue... deux ans plus tard ?

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