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- Lutte ouvrière n°2120
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Dans les entreprises
GEMS(General electric medical systems) : Buc (Yvelines) Un petit recul de la direction, ça réconforte
Lorsque la direction de GEMS a annoncé la modification des horaires de travail pour les trois ans à venir, en réponse à une baisse de charge limitée au second trimestre de cette année, chacun a estimé que la crise avait bon dos et a bien mesuré où elle voulait en venir.
D'autant que ces nouveaux horaires étaient une véritable dégradation pour tous : travail du samedi, travail en équipe du soir le vendredi pour tous les salariés en équipe, suppression des horaires libres pour les salariés de journée qui devraient tous commencer leur journée à 6 h 30 le matin, le tout pouvant, comme on peut s'en douter, être modifiable à la dernière minute par la direction selon ses exigences du moment. Et le comble, c'est que ce projet présenté comme devant éviter le recours au chômage partiel en prévoyait tout de même la possibilité.
Dès cette annonce, le travail a de fait quasiment cessé.
Bien que les interrogations soient nombreuses depuis quelques semaines, à la suite de la baisse de la production, du départ de tous les intérimaires et des discours de la hiérarchie sur des solutions devant éviter d'éventuels licenciements ou le recours au chômage technique, la ficelle était jugée un peu grosse.
Et si General Electric annonce 20 000 suppressions d'emplois sur les 300 000 dans toutes ses filiales du monde, dont celle de fabrication de matériel radiologique (scanners, mammographes, salles vasculaires, etc.) à laquelle sont rattachés les 1 700 salariés de l'usine de Buc, personne n'oublie que le trust a les moyens de maintenir l'emploi avec ses 18,7 milliards de dollars de bénéfices en 2008.
Très vite, un secteur a élaboré une pétition remise collectivement à la DRH. Ensuite, ce sont tous les participants à l'assemblée intersyndicale, la quasi-totalité du personnel de production, qui sont allés à la direction exiger le retrait du projet. Une unanimité jamais vue dans le passé, que tous ont relevée et la direction aussi.
Pourtant, pour faire la publicité des nouveaux horaires, la direction et la hiérarchie n'avaient pas ménagé leurs efforts. Même le directeur a fait un tour dans les ateliers pour serrer des mains. Mais ces visites ont surtout été l'occasion pour les salariés de vider leur sac.
Alors, quand la direction a annoncé qu'elle arrête la discussion de son projet avec les syndicats, sans pour autant préciser si c'est un recul à durée indéterminée ou un enterrement définitif, cela a été perçu comme un petit succès.