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ISS Famar - Orléans - La grève fait reculer la direction
Lundi 9 mars, les 19 employés du nettoyage du groupe ISS, travaillant à l'usine Famar d'Orléans, étaient tous en grève.
Cela devient une tradition : tous les deux ans, Famar change d'entreprise de nettoyage pour diminuer le nombre d'heures et réaliser des économies sur le dos du personnel. Et chaque fois, ces travailleurs répondent par la grève aux tentatives de la direction de licencier une partie d'entre eux et de dégrader les conditions de travail des autres.
C'est ce qui s'était passé il y a deux ans, quand ils étaient passés de Penauille à TFN. Comme la direction voulait licencier quatre d'entre eux, ils s'étaient mis unanimement en grève après s'être tous syndiqués à la CGT. Les licenciements avaient été annulés.
Aujourd'hui, avec le passage de TFN à ISS, c'est 5 000 heures que la direction veut supprimer tout de suite, correspondant à trois postes à temps complet, et à terme, 7 400 heures. Cette fois encore, elle utilise comme méthode les pressions et le flicage permanent, sous prétexte d'une « étude de poste ».
C'est cette attitude de l'encadrement qui a poussé les travailleurs à bout. Lundi 9 mars, ils votaient la grève illimitée, contre le flicage, mais aussi contre tout licenciement, pour le maintien des horaires et le remplacement du personnel absent, pour l'augmentation des salaires et un 13e mois, enfin pour l'amélioration des conditions de travail et d'hygiène : par exemple, en plus du matériel insuffisant, les employés n'ont qu'une seule blouse pour travailler, depuis plus d'un mois qu'ils sont passés à ISS.
Avec le soutien de délégués de l'usine et de l'UL CGT, ils sont restés rassemblés avec leur banderole devant l'entrée de l'usine, jusqu'à ce qu'à 20 heures la direction annonce qu'elle cédait sur la revendication principale, l'arrêt du flicage : l'étude de poste serait limitée à une heure par jour et se fera en présence d'un représentant du personnel. La journée de grève a aussi été payée.
Forts de ce premier succès, les travailleurs du nettoyage ont décidé de suspendre le mouvement mais restent vigilants contre toute menace de licenciement : comme l'a dit l'un d'eux, « s'ils touchent à l'un d'entre nous, on est tous en grève. » Comme leurs camarades d'ISS d'Aulnay et d'Eybens, et malgré pour certains la difficulté de la langue (beaucoup sont des femmes d'origine étrangère), ils savent que c'est collectivement qu'ils déjoueront les mauvais coups des patrons.