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- Lutte ouvrière n°2104
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Dans les entreprises
Renault Sovab - Batilly (Meurthe-et-Moselle) : Non à l'augmentation journalière du temps de travail... alors que l'on chôme !
Suite à des baisses de commandes successives, la production de l'usine est passée de 112 000 véhicules Master l'an dernier à moins de 100 000 cette année. Pour les travailleurs, après l'arrêt de l'équipe de nuit et le renvoi des intérimaires, les journées de chômage se sont succédé, prises d'abord sur les congés ou la RTT, puis au chômage partiel indemnisé à 54 %, donc avec des pertes de salaire très importantes.
La direction en a profité pour revenir à la charge pour tenter de faire passer la flexibilité. Celle-ci avait été refusée par les travailleurs, grâce à près de deux semaines de grève en 1999, lors du passage aux 35 heures. La grève avait permis en particulier de garder les samedis au volontariat. C'était une épine dans le pied de Renault qui, depuis près de dix ans, revient périodiquement à la charge.
Elle a donc proposé un " accord " instaurant une demi-heure de travail supplémentaire pour l'équipe d'après-midi, qui partirait à 21 h le soir au lieu de 20 h 30. Le temps travaillé en plus - majoré de 25 % en récupération - alimenterait à 70 % un compteur de variabilité utilisable pour les jours de chômage, les 30 % restants étant mis dans un compteur temps individuel. Ces nouveaux horaires s'appliqueraient à compter d'avril 2009.
En échange de la signature de l'accord, la carotte proposée par la direction est d'éviter les pertes de salaire liées aux nouvelles journées de chômage. Elle créditerait le compteur de variabilité de quinze jours, à récupérer par les demi-heures supplémentaires, prendrait six jours sur la formation pour les jours de chômage partiel et donnerait trois jours de congés en plus. Pas de perte de salaire dans l'immédiat en échange d'une demi-heure de plus à perpète, voilà le chantage de la direction.
Elle avait fixé l'heure de la signature de l'accord au vendredi 21 novembre à midi... juste avant une nouvelle semaine de chômage. Dans le même temps, une grosse pression était faite dans les ateliers pour faire accepter la demi-heure supplémentaire au nom de la " survie de l'entreprise ".
Quatre syndicats minoritaires, CGC, UNSA, FO et CFDT, se sont précipités pour signer, tandis que CGT, Sud et CFTC - qui représentent les trois quarts du personnel aux élections - ont tenu bon face au chantage patronal et refusé de signer l'accord.
Les travailleurs n'ont en effet aucune raison d'accepter de travailler plus pour pallier les à-coups de la production.