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Dans le monde
Relations euro-africaines : Pillages et expulsions
Sous la menace de couper toute aide, coopération et relation avec les gouvernements africains, des pays européens ont déjà obtenu de certains d'entre eux des accords pour organiser les expulsions d'étrangers et leur réadmission dans leur pays d'origine.
En plus de ce chantage, la France et l'Union européenne exigent désormais que ces gouvernements africains refoulent eux-mêmes les migrants en route vers l'Europe, comme le fait déjà le gouvernement marocain. En échange de 600 millions d'aide annuelle euro-Méditerranée, le roi du Maroc renforce en effet ses contrôles policiers aux frontières, comme à Ceuta et Melilla. Il emprisonne également ses propres ressortissants tentant de quitter le Maroc sans autorisation. Non seulement le Maroc réadmet sans discuter tous ses ressortissants expulsés d'Europe, mais également tous les expulsés ayant transité par le Maroc pour atteindre les rives de l'Europe.
C'est cette politique répressive que l'Union européenne voudrait faire appliquer par tous les États africains.
Déjà, outre le Maroc, les autorités du Gabon, du Bénin, du Congo, de la Tunisie et du Sénégal ont signé ce type d'accord. Hortefeux voudrait imposer au gouvernement malien la même chose, alors que celui-ci s'y refuse depuis deux ans. Environ la moitié des 120 000 Maliens vivant en France seraient sans papiers, mais ces travailleurs assurent la survie de milliers de familles restées au pays et même de villages entiers, par leur travail et leurs envois d'argent.
Pour les dirigeants de l'Union européenne, derrière les discours et les conférences au sommet, la coopération de l'Europe avec l'Afrique se résume à continuer de piller les richesses du continent africain en y prélevant la main-d'oeuvre et les cerveaux nécessaires à l'économie occidentale, tout en y refoulant la misère. Beau programme !