Le DAL et Les Enfants de Don Quichotte condamnés26/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2104.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le DAL et Les Enfants de Don Quichotte condamnés

Il manque des logements sociaux, mais le gouvernement s'en prend aux mal-logés !

L'association Droit au logement a été condamnée, lundi 24 novembre, à payer 12 000 euros d'amende pour avoir organisé un campement de mal-logés rue de la Banque à Paris, à l'automne 2007. Les Enfants de Don Quichotte, qui avaient planté des tentes sur les quais de la Seine près de Notre-Dame, en décembre 2007, ont eux été condamnés à la confiscation de leur matériel.

La différence de traitement s'explique uniquement par le nombre de procès-verbaux qui avaient été dressés, mais les intentions du gouvernement sont les mêmes dans les deux cas : attaquer les organisations de défense des SDF et des mal-logés, mais ne rien faire pour remédier au problème du manque de logements sociaux.

L'article de loi sur lequel les pouvoirs publics se sont appuyés pour justifier les poursuites contre ces organismes est particulièrement insultant pour les mal-logés, puisque c'est celui qui sanctionne " le dépôt et abandon d'objets embarrassant la voie publique sans nécessité ". Ils sont ainsi assimilés aux gravats ou poubelles abandonnés sur les trottoirs ! Et abriter des SDF sous des tentes n'est donc pas une " nécessité " pour le gouvernement.

Entre le 3 octobre et le 14 décembre 2007, 374 familles logeant dans des taudis ou des hôtels s'étaient installées rue de la Banque, avec l'aide du DAL, pour attirer l'attention des autorités sur leur situation. À plusieurs reprises la police avait tenté de les déloger, mais elles n'avaient quitté les lieux qu'après la signature d'un accord avec le gouvernement, qui prévoyait le relogement de toutes ces familles dans un délai maximum d'un an. Or en octobre 2008 seules 123 d'entre elles, moins d'un tiers, avaient été relogées.

Ce gouvernement n'a jamais été avare de larmes de crocodile sur le sort des mal-logés, ni de belles paroles, comme vient encore de le faire Christine Boutin qui, le jour même où tombait le verdict, pérorait sur la nécessité " d'assurer un logement aux SDF ". Mais il ne fait rien pour que soient construits des logements sociaux en nombre suffisant pour assurer un toit à chacun, réservant l'argent pour les riches et les spéculateurs. De plus, maintenant, il s'en prend aux organisations qui se battent aux côtés des sans-abri ou des mal-logés, les attaquant au porte-monnaie pour tenter de les décourager. C'est un procédé odieux et révoltant.

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