Région de Commentry-Montluçon : Mobilisation contre les licenciements26/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2104.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Région de Commentry-Montluçon : Mobilisation contre les licenciements

Jeudi 20 novembre, 500 personnes manifestaient dans les rues de Commentry, commune de 7 500 habitants, contre les licenciements à l'usine Forecreu. Cette entreprise de 120 personnes fabrique des barres creuses destinées à l'automobile, l'aviation, la chirurgie. Et fin octobre, la direction y annonçait 40 licenciements, avançant comme prétexte d'abord la crise des subprimes, puis l'augmentation des matières premières.

Mais ce que les travailleurs de Forecreu savent, c'est que le chiffre d'affaires de l'entreprise est passé de 10 millions d'euros à près de 16 millions en quatre ans (chiffres de 2003 et 2007) et que la direction distribuait encore des dividendes aux actionnaires au mois de juin dernier. Sans parler des cinq plus gros salaires qui atteignent une moyenne de 12 600 euros par mois, celui du PDG se montant à 20 000 euros, contre 1 200 à 1 500 euros pour les ouvriers.

Il y a là de quoi justifier la colère qui a entraîné les délégués CGT et FO à prendre contact avec les entreprises de Commentry et de Montluçon, ville voisine, en allant distribuer eux-mêmes un tract à leurs portes, parfois en compagnie des délégués des entreprises visitées, pour inviter tous les travailleurs à venir manifester à leurs côtés.

Les travailleurs ont répondu nombreux à l'appel des ouvriers de Forecreu, car le mécontentement existe aussi dans les autres entreprises de la région de Montluçon-Commentry. En effet depuis fin septembre les licenciements d'intérimaires, les suppressions d'emplois, les annonces de chômage partiel se succèdent et s'accélèrent.

Ainsi Bréalu, fonderie qui fabrique des pièces pour l'automobile, a commencé dès le 30 septembre par se débarrasser des intérimaires. Puis le 22 octobre les 280 travailleurs de l'entreprise apprenaient que, dès le lundi suivant, ils seraient pour la plupart au chômage partiel jusqu'au 5 janvier - onze semaines - sans savoir vraiment ce qu'ils perdraient sur leur salaire.

Courant octobre AMIS, autre fonderie de 650 personnes travaillant pour l'automobile, licenciait les intérimaires et annonçait du chômage partiel. D'autres usines ont pris le relais en se débarrassant des intérimaires : Dunlop, entreprise de pneus de 660 personnes, la Sagem qui emploie 1 400 travailleurs, des entreprises du bâtiment, comme la Sogeb avec 180 ouvriers, qui n'a quasiment plus d'intérimaires alors qu'elle en utilisait de 20 à 30 habituellement. Et c'est sans parler des licenciements d'ouvriers et d'employés de tout petits établissements, garages et autres petites entreprises du bâtiment, qui se font sans bruit, mais qui touchent de plus en plus de familles.

Alors, tous ceux qui sont allés manifester à Commentry l'ont fait pour ceux de Forecreu, mais aussi pour dénoncer une situation qui touche aujourd'hui tous les travailleurs de la région.

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