Sarkozy a créé " son " fonds souverain à la française. Il en avait parlé plusieurs fois ces dernières semaines, il voulait aider les entreprises dans le besoin, et pas seulement les banques. Jeudi 20 novembre, il a donc mis en place un Fonds stratégique d'investissement doté de 20 milliards d'euros. Notons au passage que la moitié de cette somme viendra de la Caisse des dépôts et consignations, somme qui manquera donc aux missions d'intérêt général confiées à la Caisse des dépôts, comme entre autres le logement social et les collectivités locales. L'autre moitié viendra de l'État, donc au final des impôts.

D'après son père fondateur, Sarkozy, ce fonds aura de très hautes missions : il devra être une " arme anti-crise " , et aider les " projets audacieux et novateurs " . Rien que cela. Mais c'est surtout l'orientation d'aide aux grandes entreprises et à leurs actionnaires qui sera claire et sans équivoque. Sarkozy a en effet nommé à la tête de ce nouveau machin des gens qui ne seront pas tentés de faire autre chose.

Ainsi Jean-François Dehecq, futur président du comité d'orientation de ce fonds, est président du conseil d'administration de Sanofi, troisième groupe pharmaceutique mondial, après l'avoir dirigé en tant que PDG pendant vingt ans. Patricia Barbizet, présidente du conseil de surveillance du groupe Pinault, administratrice, entre autres, de Bouygues, de Total et d'Air France, sera propulsée présidente du comité d'investissement du fonds. Certains des principaux groupes capitalistes du pays seront donc directement représentés à la direction de ce fonds.

Évidement, pour mettre la main sur les milliards mis à disposition, c'est plus pratique.