Renault-Trucks - Venissieux (Rhône) : Les bénéfices doivent servir à maintenir les emplois et les salaires26/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2104.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Trucks - Venissieux (Rhône) : Les bénéfices doivent servir à maintenir les emplois et les salaires

La direction de Renault Trucks a annoncé, mercredi 19 novembre, la possibilité de 90 jours de chômage pour l'année 2009. Environ 4 600 travailleurs (sur un peu plus de 10 000) sont concernés par ces mesures.

Ce sont les ouvriers en production et les salariés ATAM non forfaités des usines de Blainville, Bourg-en-Bresse et, à Vénissieux, l'usine Moteurs et l'Emboutissage. Les travailleurs ne toucheront que 61 % de leur salaire net. Quant aux intérimaires encore présents dans l'entreprise, leurs contrats devraient être rapidement arrêtés.

Depuis déjà plusieurs semaines la production a été baissée et ces mêmes secteurs ne travaillaient plus les vendredis. Et pour la fin de l'année, la direction prévoyait une fermeture de deux semaines. Ce sont des avances de jours de RTT, qu'il faudra récupérer. Maintenant, il a été annoncé aussi, pour le mois de décembre, qu'en plus des vendredis les jeudis ne seront travaillés ni à Bourg ni à Vénissieux.

La raison invoquée est une baisse des commandes : le marché européen du camion aurait diminué de 55 %, pour l'ensemble des marques.

Mais ce n'est pas parce que les commandes baissent qu'il n'y a pas d'argent. En 2008, la direction a versé aux actionnaires 190 millions d'euros en avril et encore 300 millions en octobre. Entre 2001 et 2007, la productivité a plus que doublé, pas seulement par la modernisation, mais aussi en augmentant constamment les cadences de travail, pendant que les salaires stagnaient.

Mercredi 19, jour du Comité central d'entreprise, un débrayage à l'usine de Blainville a réuni plus de 700 travailleurs, et un nouveau débrayage a eu lieu le 24 novembre. À Bourg et à Vénissieux, des rassemblements ont eu lieu, et à Vénissieux un débrayage se prépare pour la réunion du Comité d'entreprise le jeudi 27.

Les travailleurs concernés par les mesures de chômage sont inquiets et en colère à cause de la perte de salaire qu'ils vont subir. Pour l'instant, la direction ne veut pas payer plus que le minimum légal de 50 % du salaire brut (soit 61 % du net) et ne propose que des possibilités de rachat de jours de congé et quelques jours de formation, pour limiter quelque peu les pertes.

Les travailleurs savent que la direction a les moyens de maintenir les salaires intégralement : cela ne coûterait que 30 millions d'euros, une toute petite partie de ce qui est versé aux actionnaires ! Et il y aurait eu également largement de quoi conserver les 2 300 intérimaires qui étaient là en juin et les payer aussi intégralement. C'est grâce à leur travail à tous que ces bénéfices ont été réalisés. Ce ne serait que justice qu'aujourd'hui ils servent à maintenir les revenus.

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