Autocam - vallée de l'Arve (Haute-Savoie) : Ce sont les patrons qu'il faut sanctionner26/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2104.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Autocam - vallée de l'Arve (Haute-Savoie) : Ce sont les patrons qu'il faut sanctionner

Scène inhabituelle vendredi 21 novembre dans l'usine de décolletage Franck et Pignard (groupe Autocam) de Thiez, en Haute-Savoie : près de 200 manifestants, venus de tout le département, drapeaux rouges CGT en tête, faisaient irruption dans les ateliers aux cris de " Non à la répression ", " Les usines aux ouvriers, pas aux actionnaires ".

Peu auparavant s'était tenu un rassemblement devant l'entreprise à l'appel de l'UD-CGT, pour soutenir trois responsables syndicaux (deux CGT, un CFDT) en mise à pied conservatoire depuis plusieurs jours et qui ce matin-là étaient convoqués en " entretien préalable à sanction pouvant aller jusqu'au licenciement ".

La raison invoquée par la direction est la divulgation " d'informations confidentielles ". En fait, ces syndicalistes ont fait leur devoir de militants ouvriers en révélant publiquement que leur patron se retrouvait sur les bancs du tribunal de Bonneville mercredi 12 novembre et qu'il avait obtenu, en séance à huis clos, un " plan de sauvegarde " avec gel des créances, renégociation des contrats.

Ce n'est pas pour rien que les patrons d'Autocam ne veulent aucune publicité et ne veulent rendre aucun compte sur ce qui se passe depuis plusieurs années déjà dans l'entreprise : à savoir un véritable pillage par les actionnaires, un fonds d'investissement américain. En 1998 celui-ci rachetait les usines Franck et Pignard (1 000 travailleurs à l'époque), ainsi que l'usine Bouverat à crédit, en n'y mettant pas un centime. Le fonds avait recours à ce que les financiers appellent un LBO, c'est-à-dire le recours à l'emprunt pour financer l'acquisition. Le remboursement du crédit s'est ensuite fait en pompant toutes les ressources de l'entreprise, y compris les investissements, par le biais de frais financiers qui plombent ses comptes officiels. Un plan de licenciements à déjà eu lieu l'an passé, faisant tomber les effectifs, de 1 000 au départ, à 640 !

On sent bien que le pire est à craindre pour les travailleurs dans les mois qui viennent. Aussi il est plus qu'urgent de mettre au grand jour toutes les magouilles financières, d'exiger des comptes : il n'est pas question que les centaines de salariés d'Autocam (et les centaines d'autres chez les sous-traitants) se retrouvent menacés de perdre leur emploi, alors que des requins s'en sont mis (et s'en mettent encore) plein les poches !

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