Le scandale de l'accueil des étrangers dans les préfectures : Des nuits entières dans le froid26/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2104.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le scandale de l'accueil des étrangers dans les préfectures : Des nuits entières dans le froid

Le scandale n'est certes pas nouveau, puisqu'il a lieu chaque jour ouvrable à longueur d'année, mais il s'aggrave avec le froid qui s'installe. Les étrangers qui doivent s'adresser aux préfectures ou sous-préfectures pour diverses démarches (cartes de séjour, renouvellement de certains papiers, papiers perdus ou volés, etc.) sont souvent traités comme on n'oserait pas traiter des chiens.

Ce n'est pas le cas partout : dans certaines villes de province où les étrangers sont peu nombreux, les choses se passent sans trop de problème. Mais dans un grand nombre d'endroits, en particulier dans la région parisienne, la situation est absolument inqualifiable.

Les services d'accueil étant tout à fait insuffisants, les étrangers n'ont d'autre choix, s'ils veulent avoir une petite chance d'accéder aux guichets, que de venir très en avance. Et même tellement en avance que c'est dès la veille au soir qu'on les voit commencer à prendre position aux portes des préfectures ou des sous-préfectures, de Bobigny, Créteil, Sarcelles, Argenteuil, etc.

Ainsi il est fréquent que, pour une ouverture des portes à 8 h 30 du matin, les premiers soient là dès la veille à 18 h 30, ce qui représente quatorze heures de queue debout, dans le froid, qu'il vente ou qu'il pleuve. Certains s'organisent à plusieurs, avec des copains qui se relaient et une voiture pour s'y reposer, mais tous ne peuvent le faire.

Au cours de la nuit on voit arriver davantage de monde, et vers quatre heures du matin la queue atteint alors cent ou deux cents personnes. À l'heure où commencent à fonctionner les transports en commun, vers 5 h 30 ou 6 heures, on commence à voir aussi des femmes avec des bébés. Mais ceux qui entament la queue à 6 heures du matin ne passeront généralement pas avant midi, et courent le risque d'arriver trop tard et de devoir revenir.

La préfecture de Bobigny a fini par installer un auvent, mais ce n'est pas le cas ailleurs. Et rappelons qu'elle avait refusé il y a deux ans que la municipalité PCF dispose quelques braseros, au motif que cela faisait courir un risque aux gens faisant la queue. Les autorités préfèrent, elles, qu'ils soient gelés.

Ce scandale permanent est bien le reflet du mépris d'un gouvernement xénophobe, personnifié par des Hortefeux et Sarkozy.

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