Contre les milliers de suppressions d'emplois : La lutte doit continuer26/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2104.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre les milliers de suppressions d'emplois : La lutte doit continuer

La grève et la manifestation du 20 novembre dans l'Éducation nationale ont été un succès. Le taux de grévistes, très important dans les lycées et les collèges, a été de plus de 70 % dans les écoles primaires et maternelles. Quant à la manifestation, elle a rassemblé de 100 000 à 200 000 personnes dans tout le pays. Bien des enseignants, encouragés par ce succès, entendent bien continuer à protester contre la politique du gouvernement.

La préoccupation principale des grévistes est la volonté du gouvernement de supprimer des milliers de postes : 13 500 suppressions sont prévues pour la rentrée prochaine. Cela s'ajoute aux 11 200 suppressions de postes de la rentrée 2008 et aux dizaines de milliers des années précédentes. Toutes les " réformes " présentées par le ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, celle de l'enseignement primaire comme celle du lycée ou encore celle de l'enseignement professionnel, ne sont mises en oeuvre qu'avec l'objectif de supprimer des postes. " Ce n'est pas être plus nombreux qui compte, mais être plus efficaces. Les suppressions de postes se poursuivront ", a déclaré le ministre. On ne peut pas être plus clair.

Apparemment, les syndicats enseignants, et en particulier la principale fédération de l'enseignement, la FSU, n'ont pas l'intention de proposer une suite qui permette vraiment aux enseignants de transformer l'essai réussi du 20 novembre. La FSU, le SGEN-CFDT, l'UNSA-éducation, la FERC-CGT et les syndicats étudiants et lycéens, l'UNEF et l'UNL, ont certes appelé à une nouvelle journée le 10 décembre. Mais le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, a tenu à préciser qu'il n'y aurait " pas d'appel à la grève ce jour-là ". Même dans leurs objectifs, la plupart des syndicats enseignants se montrent très timorés, mettant souvent en avant le seul retrait de la réforme Darcos. Est-ce bien là le problème ? Darcos pourrait tout à fait retirer sa réforme sans revenir sur une seule suppression de poste.

Les mesures d'économies sur le budget de l'Éducation nationale sont une des nombreuses mesures que le gouvernement prend contre les travailleurs. Il est prêt à mettre des centaines de milliards d'euros à disposition des banques, mais refuse de trouver l'argent nécessaire pour maintenir et créer des emplois d'enseignants, de surveillants, et autres emplois utiles à la population. Si on laisse faire, les jeunes des classes populaires verront les conditions dans lesquelles ils étudient se dégrader encore. Et une fois sur le marché du travail, ils ne trouveront plus aucun emploi dans les services publics.

Dans les manifestations et les grèves qui ne manqueront pas de se déclencher à nouveau, comme cela a été le cas dans certaines villes, à Toulouse ou dans la région parisienne, le 27 novembre, il faut de nouveau faire entendre les exigences des enseignants, qui sont en même temps celles d'un enseignement de qualité pour tous. L'argent public doit financer les services publics, plutôt que d'être englouti dans les aides aux patrons.

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