L'usine produit des moteurs et des boîtes de vitesse ; ce sont essentiellement des moteurs diesel, montés sur les voitures les plus grosses de la gamme... celles qui se vendent le moins, comme la Laguna produite à Sandouville près du Havre.

Depuis le mois de septembre, la baisse de production s'est accélérée. Les journées de RTT s'épuisant, la direction de l'usine a demandé aux pouvoirs publics l'autorisation d'avoir recours au chômage partiel à partir du 3 novembre. La demande sera renouvelée tous les mois, comme l'a déjà annoncé le directeur.

Une partie des travailleurs seront donc au chômage durant près de dix jours au mois de novembre. En décembre, la majorité des ouvriers subiront jusqu'à trois ou quatre semaines de chômage technique. Chaque journée de chômage équivaut à une perte financière d'environ 30 à 40 euros en moyenne et, d'ici fin décembre, certains travailleurs pourront perdre jusqu'à 1 200 euros.

Les travailleurs des entreprises extérieures présents sur le site de Cléon, ceux du nettoyage ou de la maintenance, se voient aussi imposer la prise de congés forcés et la mobilité vers d'autres lieux de travail. Les ouvriers de la fonderie chômeront au moins deux semaines en décembre. Mais, depuis qu'ils ont été filialisés, les ouvriers de la fonderie n'ont plus le même statut et, de ce fait, ils ne seront indemnisés qu'à 60 %.

Du fait que les périodes de chômage sont annoncées au dernier moment, des débrayages spontanés ont eu lieu dans certains ateliers. D'autres travailleurs cherchent à faire que chacun ne reste pas isolé pendant les périodes de chômage et qu'au contraire ils puissent continuer à s'informer, rester en contact et se saisir de toutes les opportunités pour se montrer face à la direction qui, elle, ne reste jamais inactive.

Ainsi la CGT appelle à une manifestation de l'ensemble des salariés de Renault Cléon le 8 décembre à Rouen, avec la participation des travailleurs de l'usine de Sandouville, des équipementiers et des sous-traitants de la région. Il faut qu'elle soit un succès.