Condamnations des manifestants lycéens, Pour l’exemple !21/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1929.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Condamnations des manifestants lycéens, Pour l’exemple !

Les lycéens condamnés lors du mouvement de grève et de manifestations du printemps dernier n'ont pas bénéficié de l'amnistie présidentielle traditionnelle du 14 juillet. Pourtant, pour les procès qui ont déjà eu lieu, on constate que la justice a eu la main lourde contre des jeunes dont le principal «délit» semble avant tout d'avoir manifesté leur opposition à la loi Fillon.

L'un des responsables de la coordination lycéenne, Samuel Morville, a été condamné à cinq mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende pour «outrage à un agent de la force publique». Un lycéen d'Angers a été condamné à quatre mois de prison, dont cinq jours fermes, pour l'occupation d'un lycée, où quelques vitres avaient été brisées pendant une bousculade. Il a quitté le tribunal menottes aux poignets pour être conduit en prison. Un autre, de Cergy-Pontoise, accusé d'avoir blessé deux policiers avec une canette de boisson, doit déjà payer 500 euros à chacun, en attendant son procès qui aura lieu fin septembre. À Bayonne, des lycéens cumulent des peines de prison et de travaux d'intérêt général, peines qui, d'habitude, sont alternatives; ajoutées aux 200 euros d'amende et 6000 euros de dédommagement pour le lycée occupé, c'est plus que la «double peine» que dénoncent leurs avocats. Une des responsables de la coordination lycéenne fait l'objet de plusieurs plaintes pour occupation d'un lycée, d'une annexe du ministère de l'Éducation nationale, et «fausse déclaration de manifestation» (elle s'était terminée plus loin que le parcours prévu!).

La liste ne s'arrête pas là, d'autant plus que tous les lycéens faisant l'objet de poursuites judiciaires n'ont pas encore été jugés; d'autres procès doivent se dérouler cet été et à la rentrée.

La lourdeur de ces condamnations montre que la justice, suivant l'exemple donné par le ministère de l'Éducation, a adopté une attitude de «fermeté» face aux lycéens, dans le but d'arrêter le mouvement lycéen et d'empêcher toute contestation future. Mais la disproportion entre les actes reprochés et les peines infligées peut au contraire inciter les lycéens à se dresser contre la violence qui leur est faite.

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