Hôpital de Gisors (Eure) : - Mobilisation contre les menaces sur la chirurgie et la maternité21/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1929.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Gisors (Eure) : - Mobilisation contre les menaces sur la chirurgie et la maternité

À la mi-juin, c'était une rumeur, début juillet, une vraie menace: l'Agence régionale de l'hospitalisation (l'ARH) envisage de fermer la chirurgie et la maternité de l'hôpital de Gisors, le plus gros employeur de la ville et de ses environs avec plus de 360 salariés.

Cet hôpital de proximité assure pourtant 500 accouchements par an, alors que la maternité la plus proche se trouve à Vernon, à 40 km. Il accueille aussi des personnes âgées en longs séjours. Des menaces, des restrictions en tout genre, l'hôpital en connaît depuis une bonne dizaine d'années. Mais cette fois, le personnel et les habitants de la ville craignent pour son existence même. Les salariés pensent que la fermeture de la chirurgie, du bloc opératoire et de la maternité auront des conséquences sur tous les autres services: moins d'examens pour les labos, d'activité pour la radiologie. De proche en proche, tous les services risquent d'être mis en danger, des urgences jusqu'au personnel ouvrier des services techniques.

Et puis les arguments avancés par l'ARH sont hypocrites. Elle pointe du doigt, au nom de la sécurité, la faiblesse du nombre des actes chirurgicaux en oubliant de dire que, jusque-là, c'est plutôt faute de chirurgiens que de malades, et que l'hôpital s'emploie à en faire venir. Quant à la maternité, elle n'en critique même pas le nombre d'accouchements par an, critère habituel pour juger de l'expérience des équipes.

Enfin, si la maternité fermait, ce serait la quatrième en quelques années sur le département, après celle de Pont-Audemer, Verneuil-sur-Avre et, en juin dernier, Louviers, sans compter plusieurs établissements privés à Evreux, Louviers et Vernon.

L'annonce des menaces a provoqué une grande émotion au sein du personnel et dans la population. Les deux syndicats de l'hôpital, CGT et Ufas, ont lancé un comité de défense. Une pétition a été lancée, qui rappelle entre autres, que la population de Gisors et alentours a crû de 15% entre les deux derniers recensements.

Lundi 11 et lundi 18 juillet, des salariés se relayaient toute la journée sur le marché, pour expliquer la situation. Commerçants, acheteurs, tout le monde mettait avec application son nom et sa commune de résidence. Un salarié de l'hôpital a recueilli 400 signatures dans son village, où habitent de très nombreuses personnes âgées que la nouvelle inquiète. Un travailleur de chez Paulstra, à 15 km de là, a fait signer ses collègues. Lundi 11 juillet, le maire PC de Gisors a tenu une conférence de presse devant un public nombreux. L'ARH dit que la décision définitive ne sera prise que début 2006. D'ici là, la mobilisation peut la faire changer d'avis. Et elle ne fait que commencer.

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