Contrats nouvelle embauche, Empêchons cette nouvelle arnaque21/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1929.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrats nouvelle embauche, Empêchons cette nouvelle arnaque

Le contrat nouvelle embauche constitue l'un des quatre projets décidés par ordonnance que le gouvernement veut faire entrer en vigueur dès septembre prochain.

Ce «contrat», si l'on considère qu'il s'agit d'un contrat puisque, plus encore qu'à l'ordinaire, le patron a l'entière liberté d'y mettre fin du jour au lendemain, est présenté comme le moyen de favoriser l'embauche. Deux mois après la rupture ou la fin de ce contrat, l'employeur aura le droit de signer un nouveau contrat avec ce même salarié. C'est dire clairement que les patrons pourront conserver le temps qu'ils voudront un même travailleur dans un statut précaire, c'est-à-dire disposer de salariés dont ils pourront se séparer à tout moment, de leur seule volonté. Le salarié n'aura droit comme indemnité de licenciement qu'à 8% de sa rémunération brute, c'est-à-dire 2% de moins que ce qui doit être versé à la fin d'un CDD. Voilà ce que Larcher, le ministre délégué à l'Emploi, ose appeler «une période de consolidation de l'emploi avec des garanties importantes pour le salarié en cas de rupture de contrat».

Pour l'instant, ce contrat n'est censé s'appliquer que dans les entreprises de moins de vingt salariés. Qui peut croire qu'après avoir ouvert cette nouvelle brèche dans le code du travail, les patrons et le gouvernement vont s'arrêter en chemin? L'aide aux petits patrons n'est qu'un alibi pour satisfaire l'ensemble du patronat. Laurence Parisot, en digne successeur de Seillière à la tête du Medef, a déjà réclamé qu'il soit donné «beaucoup d'ampleur» à ce nouveau contrat. Et le gouvernement en place, soumis aux volontés du grand patronat, laisse entendre qu'il n'exclut pas une extension de son application.

Ce qui est cocasse, c'est que le FMI (Fonds monétaire international) déclare: «Le contrat nouvelle embauche sera d'autant plus efficace qu'il sera moins limité dans sa durée et son champ d'application»; n'ayant pourtant pas l'habitude de se mêler de la politique des grandes puissances, il a tenu à apporter ses encouragements à cette initiative pro-patronale en ajoutant que, pour sa part, l'extension du contrat dit «nouvelle embauche» à toutes les entreprises et à tous les salariés pourrait servir à «intégrer tous les contrats de travail préexistants en un seul».

Le patronat et ceux qui s'en font les défenseurs sont déterminés à mener la vie de plus en plus dure à tous les travailleurs pour augmenter encore et toujours plus leurs profits. Tous les travailleurs sont ouvertement visés - ceux ayant un emploi, chômeurs - et il en va de l'intérêt de l'ensemble du monde du travail de réagir. Et le plus tôt sera le mieux. Car il y a urgence!

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