Arcelor-Imphy (Nièvre) : - Il faut imposer l’interdiction des licenciements21/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1929.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arcelor-Imphy (Nièvre) : - Il faut imposer l’interdiction des licenciements

Fin 2005, le site d'Imphy dans la Nièvre aura perdu près de 400 emplois en deux ans, c'est-à-dire près d'un salarié sur quatre. Car depuis 2003, les mauvais coups se sont succédé.

En 2003 nous étions 1440 (contre 3000 dans les années 1975 avec Creusot-Loire). Fin 2005, nous serons 1000.

D'abord, Arcelor avait décidé fin 2003 la fermeture de l'atelier Mecagis, avec plus de vingt licenciements à la clé. Ensuite ce fut Tecphy, vendu à Aubert et Duval (groupe Eramet) en 1994, qui fut touché: 115 suppressions d'emplois fin 2004.

Arcelor, de son côté, en 2004-2005, continue la restructuration du site: 143 suppressions d'emplois pour les ateliers Ugitech (Laminage à chaud et Train à fil), puis quelques mois plus tard 96 dans les ateliers Imphy Alloys (les Aciéries).

Arcelor, c'est un des grands trusts mondiaux de l'acier, issu de la fusion en 2001 de trois géants européens de l'acier, Aceralia, Arbed et Usinor. Il a annoncé en 2003 un bénéfice de 358 millions d'euros. Il n'en a pas moins programmé des centaines de suppressions d'emplois dans de nombreuses usines, comme ici à Imphy.

Et les bénéfices ont continué à augmenter: 2,3 milliards d'euros en 2004, plus de neuf fois plus que l'année précédente! Et celui du 1er trimestre 2005 est déjà de 934 millions d'euros supérieur au 1er trimestre 2004! Les suppressions d'emplois, ça rapporte... aux actionnaires!

Face aux suppressions d'emplois, les travailleurs ont réagi. À l'appel des syndicats, entre octobre 2003 et mars 2004, il y a eu plusieurs manifestations importantes, à Imphy et à Nevers, entraînant des centaines d'ouvriers. Mais il n'y a pas vraiment eu de suite. L'an dernier, en juin 2004 pourtant, la majorité des 200 ouvriers du Train à fil et du Laminage à chaud se mettaient en grève et bloquaient une grille d'entrée. Arcelor ne voulait rien donner en plus des indemnités légales à ceux qui ne seraient pas «volontaires» pour un reclassement. Et les ouvriers trouvaient cela particulièrement choquant. Au bout d'une semaine, Arcelor lâcha trois mois de salaire, c'était une petite victoire.

La CGT, majoritaire sur le site, a mis en avant avec le PCF la revendication de la tenue d'une table ronde avec la direction à la préfecture et un programme de réindustrialisation et de développement de la production. Mais la direction générale de l'usine et le préfet répondirent par des fins de non-recevoir.

Début mai 2005, alors que toutes les suppressions d'emplois étaient mises en chantier, Arcelor se décida à ce qu'une table ronde ait lieu. D'après la direction d'Arcelor, les restructurations devaient se poursuivre car il est nécessaire «de baisser les coûts», de «rétablir les marges financières». Et comme on pouvait s'y attendre, la direction n'a fait que de vagues promesses pour l'avenir d'Imphy, qui ne l'engagent à rien, mais que le préfet s'est empressé de relayer, avec le projet de faire de la région... un pôle industriel à développer... dans le cadre d'une politique industrielle future...

Pour sa part, le Conseil général socialiste a décidé une «revitalisation du bassin d'emplois Nevers -Sud nivernais». Il va donc y investir 5,2 millions d'euros et, avec le soutien de l'État, il espère un total de 17 millions d'euros de fonds publics.

Mais il n'est pas prévu d'exiger quoi que ce soit d'Arcelor ou d'Eramet! Ils ont engrangé les profits sur le dos et la sueur des ouvriers mais ils se les gardent.

Pour se protéger d'une telle rapacité patronale, imposer l'interdiction des licenciements dans ces grands groupes est vital pour toute la classe ouvrière.

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