L'entreprise Briffaz est une des plus anciennes usines de décolletage de la vallée de l'Arve, en Haute-Savoie. Elle fabrique de petites pièces mécaniques, essentiellement pour Renault et Ford.

L'entreprise familiale fut rachetée en 2000 et avait alors vu ses effectifs fondre de 240 à 70 personnes. Le repreneur s'était engagé à investir 10 millions de francs par an. Mais rien n'est venu.

Rapidement, elle passa dans le giron du groupe Eurodec, dont le seul actionnaire est UBS (Union des Banques Suisses). Ce groupe compte douze sites en France, 2000 salariés et réalise 260 millions de chiffre d'affaires.

Aujourd'hui, dans le cadre d'une restructuration du groupe, l'usine Briffaz jugée peu rentable serait purement et simplement fermée, avec 70 travailleurs à la rue. Et ce n'est pas la proposition dérisoire d'en reclasser 30 en intérim qui peut calmer la colère de ces salariés.

Ceux-ci bloquent actuellement les expéditions, après avoir organisé une manifestation fin juin dans les rues de Marnaz, petite ville sur laquelle est située l'usine.

Ils ont été rejoints par une dizaine de salariés d'une entreprise voisine (HF Sécurité) dont les travailleurs sont eux aussi menacés, leurs machines ayant été déménagées en catimini pendant un week-end. Et ce ne sont pas des cas isolés dans la région.