On comprend que les passagers qui devaient prendre leur vol AMC Airlines y aient réfléchi à deux fois avant d'embarquer dans ce charter de la compagnie égyptienne qui devait les amener de Louxor à Paris. Les 97 qu'ils étaient sont redescendus de l'appareil, et la moitié est restée au sol, attendant un autre vol qui paraîtrait plus sécurisé.

Il y avait de quoi s'inquiéter au sujet de l'état de l'avion : des coupures de courant affectant la climatisation et les lumières, des fauteuils non fixés au sol... et pas d'explications, mais des pressions et des menaces de la part du responsable de la compagnie pour inciter les passagers à embarquer.

Ce type d'incidents n'est pas nouveau ni fortuit. Ils ont même tendance à être de plus en plus nombreux. Car si on nous vante la «démocratisation» du tourisme, si les propositions des voyagistes se font de plus en plus alléchantes, c'est que dans le même temps augmentent les profits des compagnies aériennes, qui sont parfois liées à des groupes importants, ou qui sont parfois de petites compagnies ne disposant que d'un nombre réduit d'appareils, entretenus au minimum, parfois même en deça de ce minimum, avec un personnel lui aussi réduit. Seul le risque évolue vers le «maximum».

Car le marché du tourisme est comme tous les marchés, tourné non pas tant vers les paysages de rêve, la mer bleue et les plages inoubliables qu'on promet sur les dépliants publicitaires, mais vers le profit. C'est cela aussi la dure loi du marché.