PSA Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)21/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1929.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Se défendre face aux attaques contre un responsable syndical

Une réunion du Comité d'établissement s'est tenue, mardi matin le 19 juillet, pour donner son avis sur le licenciement de Philippe Julien, le secrétaire du syndicat CGT du site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), dans le cadre des procédures obligatoires pour le licencier en sa qualité de délégué au CHSCT. Aucun membre du CE n'a approuvé par son vote le licenciement.

Rappelons que la direction lui reproche un «comportement inacceptable» le 22 juin, lors de la grève des nettoyeurs Enci sur le site d'Aulnay. En fait, c'est un commando de près de cinquante membres de l'encadrement qui avait interdit physiquement à Philippe Julien d'entrer dans cet atelier. Il accompagnait des grévistes d'Enci qui voulaient vérifier si la direction n'employait pas des intérimaires pour remplacer illégalement les grévistes. En l'accusant faussement, la direction tente de dissimuler ce délit d'entrave à la libre circulation d'un délégué syndical.

Mais ces attaques ne sont pas restées sans réactions. Dans plusieurs usines du groupe, des gestes de solidarité se sont organisés. À Aulnay, une pétition de protestation a été signée par plus de 1500 travailleurs. Pour la deuxième fois depuis l'annonce de la volonté de le licencier, 200 ouvriers ont accompagné Philippe Julien au bâtiment de la direction à l'heure même de la convocation. Des travailleurs en équipe du soir ou de nuit s'y étaient joints. Beaucoup sont restés rassemblés pendant les deux heures qu'a duré la réunion, scandant leur refus de ce licenciement, et par là, leur droit de se défendre, y compris par la grève, comme ce fut le cas en mars dernier qui a fait obtenir le paiement à 100% des jours de chômage et des jours de grève. Ils manifestaient ainsi leur refus de voir la direction reprendre du terrain.

Des travailleurs d'entreprises sous-traitantes étaient également présents. En effet des grèves avaient récemment touché certaines de ces sociétés comme Avenance, Taïs, Trigo, Gefco, Enci pour faire reconnaître des droits, pour obtenir des augmentations de salaire, un treizième mois, pour citer quelques-unes des dernières revendications. Avec l'aide du syndicat CGT, ils avaient fait reculer leur direction. Et aujourd'hui, c'est eux qui soutiennent le responsable CGT menacé.

Au moment du changement d'équipe, un rassemblement s'est également tenu sur le parking de l'usine; des militants d'autres entreprises et des responsables syndicaux étaient aussi présents pour soutenir Philippe Julien et dénoncer les méthodes de la direction de PSA. Car l'agression contre ce militant n'est pas le premier cas d'atteinte au droit syndical à PSA. Et au-delà de PSA, ce n'est pas le seul patron à tenter ces méthodes. D'autres syndicalistes sont de la même manière attaqués; dans la Fonction publique, l'État-patron aussi s'en prend à des militants qui organisent des résistances, comme la direction de La Poste l'a montré lors du mouvement des postiers de Bordeaux. Ces méthodes font partie de la politique du patronat et de l'État pour désorganiser et affaiblir des organisations un tant soit peu combatives. Mais il n'est pas dit qu'ils y réussissent.

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