Turquie : nouvel attentat à Istanbul08/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2497.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Turquie : nouvel attentat à Istanbul

Mardi matin 7 juin, un attentat à la voiture piégée s’est produit au centre d’Istanbul dans le quartier historique de Beyazit, près de l’Université et du Grand Bazar. Lors du passage d’un car transportant des policiers antiémeute, un véhicule piégé a explosé, de façon si violente qu’on a entendu parler d’un séisme. Douze personnes, dont sept policiers, ont été tuées et 36 autres blessées.

Pour l’instant, cet attentat n’a pas été revendiqué, mais Erdogan a immédiatement désigné le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Comme les fois précédentes, le gouvernement a aussitôt interdit toutes les informations et publications concernant cet attentat. Sans doute a-t-il des choses à cacher ? Déjà deux attentats-suicides ont visé des zones touristiques d’Istanbul. En janvier dernier, le premier d’entre eux a été attribué à l’État islamique et a tué 12 touristes allemands devant Sainte-Sophie. Le second, le 19 mars, a eu lieu sur la célèbre place de Taksim. Deux autres attentats à la voiture piégée ont été organisés à Ankara en février et mars, provoquant une soixantaine de victimes.

Même si Erdogan accuse directement le PKK au sujet de cet attentat, il n’avance pour l’instant aucune preuve. Bien sûr, le président ayant relancé la guerre civile contre le PKK et la population kurde, avec son lot de morts et destructions, il n’est pas impossible que cet attentat vienne de là. Mais par ailleurs, après avoir longtemps favorisé l’État islamique, il a commencé à se retourner contre lui. Il est donc aussi possible que les milieux intégristes islamistes soient à l’origine de l’attentat, en représailles à l’attitude du gouvernement Erdogan.

Quelles que soient les motivations de ses auteurs, un tel attentat est totalement étranger aux intérêts de la population, turque comme kurde. Mais il n’est pas étranger à la politique d’Erdogan, qui depuis un an a opté pour une véritable stratégie de la tension dont il reçoit des retours de bâton.

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