IBM – Nice : contre le nouveau plan de suppression d’emplois08/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2497.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

IBM – Nice : contre le nouveau plan de suppression d’emplois

Lundi 6 juin, 120 travailleurs d’IBM Nice ont manifesté contre le plan de suppression de 360 emplois sur toute la France. Ils étaient entre 800 et 900 en grève dans le pays.

Le 26 mai déjà, dans les quartiers ouest de Nice, ils avaient défilé autour du technopole Meridia. L’entité GTS-IS (Global Technical Services-Infrastructure), où travaillent 270 personnes à Nice, est particulièrement visée car les travailleurs coûteraient trop cher, la gestion à distance des systèmes clients étant depuis longtemps réalisée en grande partie depuis l’étranger, notamment par des travailleurs indiens.

Selon la direction, il n’y aurait que des départs volontaires ou des mises à la retraite. Mais, plan après plan, les volontaires au départ sont moins nombreux, et tout le monde craint des licenciements. Parmi les critères, en plus de l’âge, de l’ancienneté, etc., la direction met en avant la notation annuelle, les objectifs fixés et réalisés ou non par le salarié.

Sur un effectif total de 500 personnes à IBM Nice, 70 seraient concernées par ce plan. Depuis plusieurs années, IBM a été découpé en petites entités et la direction prétend que chacune est indépendante, voire concurrente des autres. Aujourd’hui, GTS-IS est dans le collimateur, demain ce sera une autre. Les découpages sont si compliqués qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Mais les capitalistes s’y retrouvent très bien. Ainsi, depuis 2013, le nouveau centre IBM créé à Lille fait partie d’IBM Pays-Bas et embauche avec des salaires moindres et sous une autre convention collective que celle d’IBM France.

À ce mécontentement s’ajoute le problème de l’avenir des secrétaires. Tout le service secrétariat IBM France serait externalisé vers une filiale de Manpower, qui placerait ensuite les secrétaires chez IBM, sans aucune garantie pour l’avenir. Les travailleurs le savent d’autant plus qu’il y a eu la même manœuvre pour le reste d’IBM Europe et que bon nombre de secrétaires, en particulier en Grande-Bretagne, ne sont plus du tout employées par IBM. Cent secrétaires seraient ainsi externalisées, dont six à Nice. Leur revendication est simple : « On n’a rien demandé, on ne veut pas y aller. »

À noter que les liens entre IBM et Manpower sont étroits, Alain Roumilhac, l’actuel PDG de Manpower France, tout comme Françoise Gri, à qui il a succédé, étant tous deux d’anciens hauts responsables d’IBM France.

À Nice, la colère est d’autant plus grande que l’entreprise, en août dernier, avait déménagé du site de La Gaude pour le technopole Meridia. Les travailleurs s’y étaient opposés car, même si ce n’est pas très loin, cela signifiait des embouteillages et du temps de transport en plus. Christian Estrosi, maire de Nice, avait appuyé le projet à coups de subventions. De concert avec la direction, il prétendait que ce déménagement assurait l’avenir. Un an plus tard arrive le nouveau plan de réduction d’effectifs. De promesses en promesses, les salariés ne s’en laissent plus conter et continuent leur mobilisation.

Tous les jeudis, les assemblées générales appelées par l’intersyndicale rassemblent à Nice de 120 à 140 personnes. C’est environ la moitié des travailleurs du site, car de nombreux salariés sont directement employés chez des clients (banque, administrations) ou travaillent à domicile.

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