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- Lutte ouvrière n°2497
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Laboratoire de Touraine : non à la vente au privé !
Lundi 6 juin, les travailleurs du Laboratoire de Touraine étaient une nouvelle fois réunis en assemblée générale pour organiser la suite de leur mobilisation, engagée quand ils ont appris en avril que leur labo allait être mis en vente par le conseil départemental dont ils dépendent.
Service public chargé des analyses concernant la santé de la population en matière d’eau potable, de recherche de virus type vache folle, de bactéries type salmonelle ou légionellose, le laboratoire intervient aussi dans la santé animale auprès des agriculteurs. Il emploie 99 agents, dont 82 fonctionnaires et 17 contrats précaires.
Sous l’exécutif PS, en place jusqu’aux élections de l’an dernier, la situation était fragile, et c’est à reculons que les élus votaient chaque année la subvention d’équilibre, tout en expliquant que cela ne pourrait pas durer. En cinq ans, les effectifs avaient été réduits de 20 %, tandis que les conditions de travail se dégradaient.
La majorité de droite a maintenant décidé de se séparer du laboratoire, pour éviter de verser une subvention de 2,3 millions d’euros, et pour offrir aux appétits privés les activités les plus profitables, telle l’analyse de l’eau, quitte à sacrifier un peu plus la santé de la population.
Suite à un énième audit fin 2015, un appel d’offres a été lancé, auquel ont répondu huit repreneurs potentiels, qui pour certains ont déjà annoncé qu’ils ne reprendraient que 65 % du personnel. Les agents ont décidé de se battre pour le maintien du laboratoire et de l’intégralité des emplois au sein du service public du département.
Un premier débrayage, avec un rassemblement de près de 85 % des agents, a eu lieu le 23 mai devant le conseil départemental lors du comité technique réuni sur le sujet. Une délégation de dix grévistes accompagnée des délégués syndicaux CGT a été reçue. Un tract-pétition a été rédigé, et diffusé lors de la manifestation du 26 mai contre la loi El Khomri, à l’occasion de laquelle une quinzaine d’agents étaient de nouveau en grève.
L’assemblée du 6 juin a décidé de diffuser le tract à deux ronds-points proches du laboratoire, d’aller le 15 en délégation remettre la pétition au président du conseil général lors de la deuxième réunion du comité de pilotage de l’appel d’offres, et de se mettre en grève le 24 juin, jour de la délibération des conseillers à propos du vote du budget supplémentaire.
Après avoir rencontré des élus PS d’Indre-et-Loire, les travailleurs ont pu voir comment ces derniers se défaussaient, qu’il s’agisse du député de Tours J.-P. Gilles, ou du frondeur Laurent Baumel. De quoi les convaincre qu’ils ne doivent compter que sur leur propre mobilisation pour se faire entendre, n’en déplaise au président du conseil départemental qui aimerait bien faire son coup sans publicité.