CHU de Toulouse : transports à risques08/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2497.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU de Toulouse : transports à risques

Au CHU de Toulouse, des camions vétustes et insalubres transportent la logistique (matériel médical, blanchisserie, pharmacie) et les repas. C’est à la suite de la réception au bloc opératoire d’une poche d’instruments chirurgicaux percée, donc non stérile, que la CGT a décidé d’enquêter.

Les camions n’appartiennent pas au CHU mais à un prestataire privé pour une durée de sept ans. Ce contrat, qui se termine en novembre prochain, ne sera pas renouvelé avec cette entreprise.

Les chauffeurs, eux, sont des hospitaliers et leurs témoignages sont édifiants. Le manque d’entretien des véhicules met leur vie constamment en danger : plaquettes de frein qui tombent, roue qui se détache, poumon d’air du camion (système qui permet de varier la hauteur du véhicule) qui explose, bouteilles d’oxygène non arrimées, planchers et parois percés, feux cassés. Ils dénoncent aussi le manque d’hygiène : les camions frigorifiques transportent indifféremment repas et matériel médical sans être désinfectés, au point même que des champignons ont poussé dans un des camions. Ils ont alerté plusieurs fois la hiérarchie, qui a fait la sourde oreille.

Le 18 mai, au cours d’une réunion du CHSCT (comité d’hygiène et sécurité-conditions de travail), la direction, alertée, a fait renouveler deux camions et réparer deux autres.

Le 20 mai, la CGT a déposé une procédure de danger grave et imminent auprès du CHSCT.

La direction se garde bien de nier les faits, mais elle se permet de mettre en doute le rapport de causalité entre la poche de matériel percée et son transport. Sa mauvaise foi est sans limite, car elle nie avoir été informée de l’incident au bloc opératoire. Les délégués rappellent que les réunions sont enregistrées, car elle a pour habitude de pratiquer mépris et malhonnêteté.

Prestataire privé ou pas, la direction du CHU est responsable de s’être bouché les oreilles aux alertes du personnel, d’avoir fermé les yeux sur l’état de ces véhicules, mettant ainsi en danger la vie des chauffeurs et des patients. La politique d’économies sur la santé est dangereuse, et la direction en est la complice et le vecteur.

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