« Arrêter une grève » : quand Hollande cite Thorez08/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2497.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

loi travail

« Arrêter une grève » : quand Hollande cite Thorez

« Il y a un moment où, selon une formule célèbre, il faut savoir arrêter une grève », a dit Hollande, citant sans le nommer l’ancien dirigeant du PCF, Maurice Thorez, lors de la grande grève générale de 1936. Mais, s’il avait cité Thorez jusqu’au bout, il aurait ajouté « dès que satisfaction a été obtenue ». Et, en ce qui concerne le retrait de la loi travail, c’est loin d’être le cas.

Hollande n’en est pas moins dans l’esprit de Thorez. En trahissant les intérêts du mouvement de grève, ceux des travailleurs et même ceux des militants ouvriers de son propre parti, le dirigeant du PCF avait mis fin à la grève, pour le compte de la bourgeoisie.

Toutes les grèves et toutes les mobilisations ne sont pas vouées à se transformer en révolution sociale et en transformation du capitalisme, c’est une évidence. Mais les combats de la classe ouvrière, les petits comme les grands, sont des batailles dans une guerre plus générale. Chacune de ces batailles, qu’elle se termine par une victoire partielle ou au contraire par un recul momentané, est l’occasion pour les travailleurs de se rendre compte de leur force, d’apprendre à s’organiser et à défendre leurs intérêts communs propres de classe exploitée. Et chaque combat prépare le suivant.

Le problème n’est pas de savoir si « satisfaction a été obtenue », mais de se battre pour qu’un mouvement aille jusqu’au maximum de ses possibilités. Et une condition minimale pour cela, c’est que les travailleurs dirigent eux-mêmes leur lutte, en décidant collectivement de son évolution, sans se laisser arrêter par les discours d’un dirigeant motivé par d’autres préoccupations.

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