Retraites : le Medef revient à la charge15/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2437.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : le Medef revient à la charge

Vendredi 10 avril a eu lieu la troisième réunion entre le patronat et les syndicats sur l’avenir des retraites complémentaires. Les caisses de l’Arrco, qui concernent l’ensemble des salariés, et celles de l’Agirc, auxquelles cotisent les cadres, sont en déficit. Après avoir accumulé 60 milliards de réserve entre 1998 et 2008, les deux caisses se sont peu à peu vidées : en raison du chômage, les cotisations sont de moins en moins nombreuses et les pensions le sont de plus en plus, avec le départ en retraite des générations d’après-guerre.

Les remèdes du Medef sont simples : faire payer les salariés. Le gel des pensions ne lui suffit pas, il souhaite les réduire. Son but proclamé est depuis longtemps le recul de l’âge officiel de départ en retraite à 65 ou même 67 ans. Faute de l’obtenir pour le moment, il propose d’imposer un abattement dégressif de la pension complémentaire. Les retraités pourraient ainsi voir leur versement complémentaire amputé de 20 %, 30 % ou même 40 % à 62 ans, âge légal actuel de départ en retraite, et n’être complet qu’à 67 ans par exemple. Il propose également de s’attaquer à la pension de réversion touchée par une veuve ou un veuf, en baissant le taux de réversion de 60 % à 55 %.

Devant les réactions des syndicats, les patrons se sont dits prêts à quelques petits aménagements, comme la modulation de la décote, le recul de la mise en application des nouvelles règles. Ils mettent en avant la nécessité absolue d’économiser sept milliards d’euros pour éviter la faillite. En réalité, en 2014, les placements financiers ont rapporté 2,4 milliards d’euros aux deux régimes de retraite, ce qui diminue sensiblement l’ampleur du déficit. Sous la pression des syndicats, le Medef aurait finalement accepté de ne chercher à économiser que six milliards !

Quant à accepter une hausse de ses cotisations, le patronat ne veut pas en entendre parler, alors qu’il est pourtant responsable, par sa politique de licenciements au nom de la compétitivité, de l’accroissement du chômage et de la chute des cotisations sociales.

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