Casinos à Paris : gauche morale et gauche jackpot15/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2437.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Casinos à Paris : gauche morale et gauche jackpot

Le ministère de l’Intérieur étudie la possibilité de revenir sur une loi de 1919 interdisant l’implantation de casinos dans la capitale. Il le fait naturellement au nom de la morale et de l’intérêt public bien compris. Le raisonnement est simple : la pègre gérant les jeux illégaux ou semi-légaux, autant changer la loi et rendre les casinos légaux. D’autant que les jeux d’argent apporteraient alors leurs contributions au ministère des Finances et au budget de la ville de Paris.

Un préfet prépare donc un rapport sur la question et auditionne les professionnels, propriétaires de casinos dans les villes d’eau et les stations balnéaires. Tout ce beau monde se pose des questions comme : un seul grand casino est-il plus rentable que plusieurs petits ? Combien faut-il de machines à sous pour amortir un loyer ? À partir de quelle taille menace-t-on les intérêts du casino d’Enghien, voire de celui de Deauville ? Quel groupe héritera de la concession et à quel prix ? Combien la ville de Paris peut-elle espérer gagner ? Faut-il un casino de luxe pour les touristes fortunés, et des salles de machines à sous pour les démunis ? Avec ou sans hôtels, salles de spectacle, bars et hôtesses ? On attend les voyages d’étude à Las Vegas.

On ne peut gérer les grandes affaires de la bourgeoisie sans accepter aussi de gérer ses petites combines, jusqu’aux moins avouables. Les ministres socialistes le savent bien.

Partager