Producteurs laitiers : le roi du yaourt en fait des louches15/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2437.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Producteurs laitiers : le roi du yaourt en fait des louches

Avec la fin des quotas laitiers, les producteurs de lait ont à subir des pressions de plus en plus fortes de la part des industriels ayant le monopole de la transformation du lait, qui tentent d’imposer aux exploitants de nouvelles conditions de production et surtout des baisses du prix de collecte.

Ainsi, en Basse-Normandie, 162 producteurs du Calvados ont été amenés lors de leur assemblée générale à discuter des baisses de tarifs fixées pour le mois d’avril par leur collecteur, Danone. Celui-ci veut imposer 268,38 euros les 1 000 litres, contre 371,50 euros précédemment prévu. Danone a aussi annoncé un projet de ramassage du lait dans les fermes toutes les 72 heures, au lieu de 48. Cela oblige les producteurs à des investissements pour augmenter leurs capacités de stockage. Il est évident que seuls les plus gros producteurs pourront suivre les exigences de Danone, bien sûr au prix d’un endettement accru.

Les pressions de Danone et des autres capitalistes du secteur pour la course au profit et à la capacité de production auront aussi pour conséquence l’élimination des plus petits. Sur 500 000 exploitations agricoles, toutes activités confondues, on dénombre aujourd’hui autour de 78 000 exploitations laitières, contre 427 000 en 1984, date de l’instauration des quotas laitiers. Les quotas n’ont bien sûr pas empêché la réduction du nombre des exploitations. Elle va s’accélérer.

Aujourd’hui, où la seule loi en vigueur est celle du marché, le sort des paysans producteurs est toujours plus proche de celui des travailleurs, dépendant du bon vouloir d’un patron. Leur sort est lié et, face aux capitalistes de l’agroindustrie et aux banquiers, l’alliance de la faucille et du marteau est toujours d’actualité.

Partager