Sans-papiers de Paris 10e : victoire pour les coiffeuses15/04/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/04/coiffeuses_sans_papiers_page_14.JPG.420x236_q85_box-0%2C96%2C1024%2C672_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sans-papiers de Paris 10e : victoire pour les coiffeuses

Le 10 avril, les travailleuses sans papiers d’un salon de coiffure afro de Paris ont obtenu une autorisation provisoire de séjour de quatre mois, première étape avant un permis de séjour de longue durée. Elles étaient en lutte depuis onze mois !

Illustration - victoire pour les coiffeuses

Dans ce quartier de la gare du Nord, dédié à la coiffure afro, des patrons mafieux recrutent de préférence des femmes seules, sans papiers, originaires de différents pays d’Afrique et d’Asie, qui ne parlent pas la même langue. Ils peuvent du coup imposer des conditions de travail proches de l’esclavage : de 9 h à 23 h sans pause, six jours sur sept, au contact de produits cancérigènes, pour quelques centaines d’euros qui parfois ne sont même pas payées.

Les dix-huit coiffeuses et manucures du salon du 57, boulevard de Strasbourg se sont mises en grève en mai 2014. Après avoir accepté d’établir des contrats de travail et de remplir le formulaire nécessaire à la régularisation de quatorze d’entre elles, le gérant avait déposé le bilan. Elles ont alors occupé le salon jour et nuit, ne cédant pas face aux menaces de mort et à l’inertie de la préfecture.

La première victoire qu’elles revendiquent est d’avoir su dépasser leurs différences de culture, de langue, de situation personnelle, pour rester solidaires jusqu’au bout. Il aura fallu dix mois d’occupation, peu à peu répercutés par les médias, des actions publiques et une lettre ouverte à Manuel Valls en janvier dernier, pour qu’enfin la situation se débloque, avec l’obtention d’autorisations provisoires de séjour.

Leur combat continue, pour qu’aboutisse une plainte pour « traite d’êtres humains » déposée en août 2014, afin que les travailleuses des autres salons de ce quartier puissent accéder aussi à leurs droits.

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