Arabie saoudite : une bonne affaire pour les marchands d’armes15/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2437.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Arabie saoudite : une bonne affaire pour les marchands d’armes

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était en Arabie saoudite dimanche 12 avril pour rencontrer le nouveau roi Salman et lui apporter un message de soutien de Hollande à l’opération militaire saoudienne au Yémen. Fabius a déclaré qu’il ne serait pas acceptable qu’au Yémen « le pouvoir légitime soit destitué ».

En se montrant au côté des dirigeants saoudiens, les représentants de l’impérialisme français tentent, comme à leur habitude, de se faire une place dans le jeu diplomatique dominé par l’impérialisme américain, au moment où celui-ci fait des concessions à l’Iran et soulève le mécontentement de la puissance rivale.

L’Arabie saoudite serait, aux yeux des hauts responsables diplomatiques et militaires français, un facteur de stabilisation plus fiable que l’Iran. Rappelons que la récente intervention de l’armée saoudienne au Yémen – et en particulier les bombardements commencés fin mars – visant à arrêter l’offensive des milices houthistes qui ont provoqué le départ du président yéménite, Hadi, a déjà fait des centaines de morts parmi la population civile. Ce sont précisément ces interventions militaires, menées par l’impérialisme ou par les États qui en sont les soutiens locaux, qui ont abouti au chaos existant dans toute cette région.

Les dirigeants français justifient également leur soutien à la monarchie saoudienne par la nécessité de s’allier à un pouvoir sunnite qualifié de modéré, pour lutter contre l’organisation État islamique. Qualifier ainsi le régime du roi Salman est une plaisanterie sinistre. C’est une dictature féroce, en particulier contre les femmes. Les décapitations en Arabie saoudite ne sont pas plus modérées que celles de Daech.

Mais voilà, « l’Arabie saoudite est un partenaire très ancien de la France, avec lequel nous comptons renforcer les investissements croisés », a déclaré le 12 avril Laurent Fabius, laissant de côté son masque de défenseur de la démocratie dans le monde. Il y a là un bon client pour les industriels français, Dassault et autres marchands d’armes, et cela seul compte. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 10 milliards l’an dernier, en croissance de 5,7 % par rapport à 2013. Début avril, la France a livré des armes à l’armée libanaise, grâce à un financement saoudien, pour 3 milliards de dollars au total. Il y a toujours des Rafale et des missiles à vendre, et la guerre menée par l’Arabie saoudite au Yémen promet de ce point de vue de belles commandes.

La lutte contre la barbarie, c’est pour la galerie. Seules les bonnes affaires en perspective de leurs trusts guident les Fabius et autres représentants impérialistes.

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