Ventes du Rafale : pas de quoi se réjouir !15/04/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/04/p3003_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C34%2C1024%2C609_crop_detail.jpg

Leur société

Ventes du Rafale : pas de quoi se réjouir !

Hollande et Le Drian, le ministre de la Défense, ne sont pas peu fiers d’avoir convaincu l’Égypte d’acheter 24 avions Rafale à Dassault et l’Inde d’en avoir acheté 36. Le précédent VRP de Dassault, Sarkozy, avait été moins bon et Dassault n’avait réussi à vendre son avion, le plus cher du monde, qu’à l’armée française. L’État, qui a financé l’essentiel du projet, s’est engagé à absorber la production jusqu’à 2020.

Illustration - pas de quoi se réjouir !

Les cocoricos ont donc retenti, ainsi que les explications pour dire que ce qui est bon pour Serge Dassault est bon pour le pays. Ces commandes représenteraient 8 000 emplois chez Dassault et les dizaines de sous-traitants. Mais ces promesses ne valent rien. Les patrons n’envisagent pas d’embauches massives. Lors de la visite de Hollande à Mérignac, en mars dernier, le PDG de Dassault soulignait que l’usine pouvait faire sortir deux fois plus d’avions sans investissement significatif. D’autres sous-traitants déclarent vouloir faire tourner leurs installations la nuit pour répondre à la demande. Alors, combien d’emplois seront véritablement créés, et dans quelles conditions ?

Ces ventes seraient par ailleurs une bonne nouvelle pour les finances publiques, puisqu’elles éviteraient à l’armée française d’avoir à racheter les onze Rafale par an sortant des chaînes de Mérignac. Mais, si on ne sait pas comment sera payé le contrat indien, concernant l’Égypte on sait déjà que ce pays n’a pas l’argent pour acheter les avions. La moitié du contrat sera payé par l’Arabie saoudite, mais l’autre moitié par un prêt octroyé par des banques françaises et, si l’Égypte ne peut pas rembourser, l’État français garantira le prêt.

Le programme Rafale a coûté de l’ordre de 45 milliards aux finances publiques pour 286 appareils, soit de quoi payer 30 000 travailleurs à 2 000 euros net par mois, cotisations sociales comprises, pendant toute une vie. Et ces travailleurs auraient pu produire des choses plus utiles que des avions de guerre. Quant aux populations indienne et égyptienne, ce n’est pas vraiment de ces avions Rafale qu’ elles ont besoin.

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