- Accueil
- Lutte ouvrière n°2437
- Péages autoroutiers : un pas en avant, huit pas en arrière
Leur société
Péages autoroutiers : un pas en avant, huit pas en arrière
Un accord a été conclu jeudi 9 avril entre le gouvernement et les sociétés privées concessionnaires d’autoroutes. Les grands gagnants en sont les grands groupes capitalistes comme Eiffage et Vinci qui gèrent les autoroutes.
Le gouvernement claironne que les tarifs n’augmenteront pas en 2015, mais cette pause ne durera pas et les tarifs continueront à grimper, jusqu’en 2023. De plus, les sociétés concessionnaires obtiennent une prolongation de leur contrat d’environ deux ans, c’est-à-dire qu’elles pourront profiter encore plus longtemps de la poule aux œufs d’or. En échange, elles promettent d’investir un peu plus de 3,2 milliards d’euros sur le réseau routier, mais cette somme sera étalée sur onze années, soit 290 millions d’euros par an : une goutte d’eau dans l’océan des profits de ces groupes capitalistes, qui atteignent 20 à 24 % du chiffre d’affaires.
Devant ces profits faramineux, épinglés en 2013 par la Cour des comptes et en 2014 dans un rapport de l’Autorité de la concurrence, plus de 150 députés socialistes avaient demandé une dénonciation des contrats et la renationalisation des autoroutes. Manuel Valls avait alors décrété, début 2015, le gel provisoire des tarifs et la mise en place d’un groupe de travail sur les autoroutes, composé de quinze députés et sénateurs et soigneusement encadré par des hauts fonctionnaires. En fait, l’opération avait pour objectif d’étouffer l’affaire et de conforter la situation des sociétés concessionnaires, comme l’a dénoncé un des membres du groupe.
Depuis le départ, le gouvernement défend les intérêts des groupes capitalistes. D’ailleurs, l’actuel conseiller de Manuel Valls à Matignon sur les questions de transports, Loïc Rocard, était auparavant directeur d’exploitation chez Cofiroute, une filiale de Vinci. Voilà ce qui s’appelle choisir ses hommes.