Sanofi : Sous-traitance de la production, restructurations programmées17/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2407.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi : Sous-traitance de la production, restructurations programmées

Lundi 9 septembre, la direction de Sanofi a annoncé la vente de son usine de Quetigny, près de Dijon. Ce site est l'un des six, dont quatre en France avec Compiègne, Amilly et Marly-la-Ville, que Sanofi prévoirait de vendre en même temps que plus de 200 produits dits « matures », c'est-à-dire anciens mais encore rentables. 2 600 emplois seraient concernés, dont près de 1 900 en France. C'est le projet Phoenix, révélé par le Canard enchaîné en juin dernier.

À l'époque, la direction niait, clamait qu'il n'y avait aucun projet de ce genre et qu'elle se refusait donc à commenter les rumeurs. Aujourd'hui, le premier site de la liste est vendu. Les autres subiront vraisemblablement le même sort. Le site de Quetigny et ses 380 salariés, qui formulent et conditionnent les médicaments, est vendu à la société Delpharm, un façonnier de l'industrie pharmaceutique, avec l'assurance de commandes de Sanofi pour au moins sept ans.

Chaque entreprise y trouve son compte. Sanofi, tout en dégageant des liquidités, augmente ses profits en diminuant le prix de revient des médicaments dont la production est sous-traitée. Quant à Delpharm, il acquiert un dixième site de production et l'assurance d'augmenter son chiffre d'affaires par la garantie des commandes de Sanofi, les prix d'achat des produits sous-traités faisant partie de la tractation.

Pour les capitalistes, les médicaments sont une marchandise comme une autre et, à ce titre, leur production suit la même logique. Des sociétés de sous-traitance se sont donc spécialisées dans la production à façon de médicaments pour les grands groupes pharmaceutiques qui, tout en n'abandonnant pas des vieux produits dont les volumes de vente sont encore importants, veulent en réduire le prix de revient.

Les « big pharma », tels Pfizer, BMS, GSK ou Sanofi, en tirent financièrement avantage. La simple annonce du projet Phoenix a fait monter la cote de Sanofi. L'action est passée de 75,10 euros le 10 juillet, date de la confirmation du projet, à 86,10 euros le 10 septembre. Les salariés, dont la force de travail et l'expertise sont vendues avec les murs, eux, payent le prix fort. Baisses de revenus, flexibilité et intensification des cadences sont la règle, quand ils ne perdent pas leur emploi une fois la période contractuelle passée.

Dans ces opérations, ils passent de gros groupes de plusieurs dizaines de milliers de salariés à des sociétés de quelques centaines à quelques milliers, où l'intensification des cadences et la flexibilité sont les règles de fonctionnement pour qu'elles retirent leurs marges de ces opérations de transfert de fabrications.

L'organisation et la défense pour les travailleurs sont plus difficiles et la répression y est plus grande. Mais la nécessité de s'organiser, de recréer les ponts entre tous les travailleurs pour plus d'efficacité n'en est que plus flagrante.

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