Le ministre du Travail François Rebsamen a annoncé lundi 15 septembre qu'il allait « aménager » le contrat de génération, en doublant la prime perçue par les entreprises qui embauchent un senior. Celle-ci passerait de 2 000 à 4 000 euros par an. Et, comme à chaque fois, ce nouveau cadeau fait aux entreprises est justifié par une prétendue lutte contre le chômage... avec les résultats que l'on sait.

Les contrats de génération ont été lancés en mars 2013, avec un double but : embaucher un jeune, tout en maintenant un senior en activité, qui lui transmettrait son expérience. Ils concernent à la fois les salariés de plus de 57 ans et les jeunes de moins de 26 ans qui sont embauchés en CDI, l'objectif affirmé étant de remplacer le senior lorsqu'il partira à la retraite. Les entreprises qui signent ce type de contrats bénéficient d'une aide financière pendant trois ans à raison de 4 000 euros par an, 2 000 pour l'embauche des jeunes et 2 000 pour le maintien des seniors dans l'entreprise. C'est ce dernier volet que Rebsamen propose de doubler, et même de l'étendre à toute embauche de senior, sans qu'il y ait de contrepartie en emplois de jeunes.

Les contrats de génération n'ont pas remporté un franc succès puisque seuls 29 000 ont été signés en dix-huit mois, alors que le gouvernement tablait sur 75 000 par an. Rien ne dit que l'augmentation de l'aide suscitera de nouvelles vocations parmi les patrons, essentiellement parce que, des emplois, il n'y en a pas. En attendant, les entreprises qui appliquent déjà ces contrats vont voir leur prime passer de 12 000 euros à 18 000 euros sur les trois ans de sa durée.