Haute-Vienne : Une rentrée sans moyens17/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2407.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans l'éducation

Haute-Vienne : Une rentrée sans moyens

En Haute-Vienne, le manque d'enseignants est criant. Dans les écoles, les classes à 28 élèves ou plus sont la règle. En véritable épicier, l'inspection académique compte les élèves comme des sardines à mettre en boîte : dès qu'une classe compte 25 élèves, elle est en danger et risque de fermer. Mais quand les effectifs remontent (cette rentrée on compte 295 élèves de plus), les ouvertures ne suivent évidemment pas.

À Landouge, un quartier de Limoges, une école se retrouve avec une classe à double niveau de 32 élèves, alors que de nouveaux logements vont être livrés à l'automne et amèneront obligatoirement de nouveaux élèves. Dans une petite commune comme Roche-l'Abeille, les élèves de CM1 et CM2 seront 33 dans une classe unique.

Il y a aussi les cas où l'inspection académique cherche, malgré l'évidence, à ne pas ouvrir de classe. Dans un quartier populaire de Limoges où les parents s'étaient mobilisés contre la suppression d'une classe l'an dernier, elle s'emploie, avec la mairie, à convaincre les familles d'inscrire leur enfant dans d'autres écoles, pour ne pas être obligée de revenir sur cette suppression. Au Palais-sur-Vienne, elle exerce un véritable chantage sur les deux écoles de la ville, déclarant qu'elle n'ouvrira pas la classe indispensable à l'une sans en fermer une dans l'autre. Alors, parents et enseignants doivent se mobiliser, bloquer l'école, pour espérer récupérer deux postes que l'inspection académique réserve chaque année pour éteindre les protestations les plus déterminées.

Dans les collèges et lycées, c'est le même constat. Les classes à 30 élèves se multiplient dans les collèges. Dans les lycées, la généralisation des classes de seconde à 35 élèves continue.

Le plus inquiétant concerne les remplacements des enseignants. Les brigades de remplacement en primaire sont très insuffisantes. L'an dernier, chaque jour, les élèves de 60 classes se retrouvaient sans remplaçant. En collège et lycée, dès le jour de la rentrée, tous les titulaires remplaçants ont été affectés pour l'année sur un poste. Cela signifie que, si un professeur est malade, il ne sera remplacé qu'au bout de quinze jours... si le rectorat recrute un contractuel pour cette mission.

Hollande avait fait bien des promesses pour l'école, la réalité du terrain parle d'elle-même. La nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Vallaud-Belkacem, multiplie les déclarations sur l'égalité des chances. Mais en Haute-Vienne, pour espérer donner une chance à tous les élèves en assurant des conditions tout juste correctes d'apprentissage, il faudrait déjà embaucher des dizaines d'enseignants supplémentaires.

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