À Monrovia, capitale du Liberia, la contagion s'est répandue y compris dans les hôpitaux, qui ne sont plus en mesure de soigner les autres maladies. Les centres de soins de Médecins sans frontières (MSF) refusent des malades et retrouvent des cadavres à la porte de leur établissement le lendemain matin. Le ministre libérien de la Défense a déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU : « La maladie se propage comme un feu de forêt, dévorant tout sur son passage. L'existence du Liberia est gravement menacée. »

Les mesures prises par son gouvernement n'ont fait qu'aggraver la situation. Les bouclages des quartiers pauvres ont provoqué des protestations. Les militaires ont ouvert le feu et ont tué un enfant. En Sierra Leone, le gouvernement prévoit de confiner toute la population chez elle pendant trois jours. Des équipes « soignantes » iraient dans toutes les maisons repérer les malades cachés. Ces gouvernements réagissent avec des méthodes d'urgence qui n'entravent en rien la progression du virus.

Les pays voisins ont fermé leurs frontières, compliquant les transports du matériel et des soignants vers les zones touchées. Or ces frontières sont loin d'être imperméables et sont une protection malheureusement largement insuffisante contre la maladie.

Les pays riches multiplient les réunions et les promesses d'une aide qui, pour le moment, n'arrive pas sur le terrain. Mais c'est Cuba qui va envoyer le plus de professionnels de santé dans la région : 165 médecins et infirmiers début octobre, alors que la France par exemple promet maintenant la venue de seulement 25 « experts » en Guinée.

Le virus Ébola est encore mal connu. Nul ne sait quels dégâts ce virus est capable de faire. Mais malheureusement les gouvernements locaux comme les dirigeants du monde capitaliste sont en train de lui laisser le champ libre. Ce qui se passe en ce moment au Liberia et en Sierra Leone risque de se produire dans les mois prochains dans tous les pays voisins.