Le PS et la loi antiterroriste : Un reniement de plus17/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2407.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS et la loi antiterroriste : Un reniement de plus

Le projet de loi dite « antiterroriste » présenté les 15 et 16 septembre devant les députés serait destiné, d'après le gouvernement, à répondre à une « menace djihadiste » de plus en plus grave. Pour justifier la procédure d'urgence adoptée pour faire voter ce texte, le ministre de l'Intérieur a évoqué, à la tribune de l'Assemblée, une forte augmentation du nombre de Français, notamment parmi les jeunes, ayant quitté la France pour aller se battre en Syrie.

Quelle qu'en soit l'ampleur, ce phénomène ne peut en aucune façon légitimer les mesures proposées par le gouvernement. Afin de « prévenir » les actions terroristes, les autorités pourront interdire toute sortie du territoire pendant six mois, renouvelables indéfiniment, avec éventuellement confiscation de ses papiers, à toute personne pour laquelle il existerait des « raisons sérieuses » de penser qu'elle projette de « participer à des activités terroristes à l'étranger », l'administration étant seule juge. Autre nouveauté, un « délit d'entreprise terroriste individuelle » est défini. Enfin, le texte reconnaît à l'administration le droit de bloquer des sites Internet considérés comme faisant « l'apologie du terrorisme ». Le Syndicat de la magistrature dénonce un pouvoir accru accordé aux autorités administratives. Un avocat opposé à cette loi expliquait que « faute de preuves, de passage à l'acte, il est à craindre que les enquêteurs se focalisent sur une appartenance religieuse, une origine ou de simples paroles ».

Ce texte vient donc enrichir un arsenal répressif déjà bien garni par la droite. De ce point de vue, il s'inscrit totalement dans la continuité de l'époque Sarkozy.

Les discussions autour de ce projet de loi viennent alimenter toute la propagande et la démagogie gouvernementale pour mettre en condition l'opinion publique afin de lui faire accepter l'intervention militaire imminente en Irak derrière les États-Unis. Bien sûr, certains socialistes doivent expliquer pourquoi ils défendent aujourd'hui des mesures présentées comme « liberticides » sous Sarkozy. Cela ne semble pas poser de problèmes à ces experts en reniements.

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