Gaza : L'impossible reconstruction17/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2407.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaza : L'impossible reconstruction

Le cessez-le-feu illimité conclu fin août entre Israël et le Hamas prévoyait la réouverture des points de passage vers la bande de Gaza, pour permettre l'acheminement d'aides humanitaires et de matériaux de construction. Mais, trois semaines après, les camions contenant du ciment, du gravier ou de l'acier sont toujours bloqués par les forces israéliennes, sous prétexte que ces matériaux pourraient servir à creuser de nouveaux tunnels ou construire des installations à vocation militaire.

Les besoins des Gazaouis en matériaux de construction sont pourtant considérables. Selon le ministère du Logement de Gaza, 9 800 logements ont été entièrement détruits, 8 000 autres ont été rendus inhabitables par les bombardements de l'armée israélienne. De nombreuses écoles gérées par l'ONU accueillent toujours 65 000 réfugiés, des milliers d'autres ont trouvé refuge chez des proches.

Cet hébergement d'urgence complique la situation des écoliers de Gaza, qui viennent de faire leur rentrée scolaire. Avant les bombardements de cet été, il manquait déjà 259 écoles, du fait de la pénurie en matériaux de construction soumis au blocus depuis 2006. Depuis, les bombardements ont endommagé 207 écoles, dont 26 ont été complètement détruites.

Le blocus sur les matériaux de construction empêche aussi la reconstruction de l'unique centrale électrique de Gaza qui, entre autres, fournissait les Gazaouis en eau potable. Plus généralement, le réseau d'acheminement de l'eau a été fortement endommagé, voire totalement détruit dans certaines zones. De plus en plus d'habitants de Gaza en sont donc réduits à creuser des puits, en tout cas ceux qui en ont les moyens, car de tels travaux coûtent plus de 2 000 euros, un prix inaccessible pour bien des Gazaouis. Ils n'ont pas pour autant accès à une eau potable, et doivent se contenter d'utiliser cette eau pour faire la cuisine ou se laver. Dans cette bande de 400 km2 habitée par 1 800 000 personnes, les nappes souterraines fournissent une eau légèrement salée et polluée par les nitrates, ce qui entraîne de graves troubles rénaux chez ceux qui la boivent.

Logement, électricité, eau potable, scolarisation des enfants... autant de besoins élémentaires qui ne sont pas satisfaits. L'une des principales revendications des Gazaouis était la fin du blocus qui les enferme, les étouffe, les prive de tout. Cette revendication n'est pas satisfaite, mais devra l'être pour qu'à Gaza la population cesse de vivre dans une prison à ciel ouvert.

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