Après le Mali et la Centrafrique, Hollande a donc décidé de faire donner l'armée française en Irak. Il s'est même déplacé sur les lieux, pour prouver au monde entier sa détermination. Et, pour enfoncer le clou, il a convié à Paris tous les gouvernements qui voulaient bien le soutenir, ne serait-ce que du bout des lèvres.

La base aérienne du Golfe, créée par Sarkozy, va donc trouver son utilité. Les Rafale ne vont pas seulement traverser le ciel d'éventuels clients, ils vont aussi tuer. Et, précision des spécialistes en uniforme, l'aviation française aura ses propres renseignements, radars, satellites, espions, sans avoir recours aux services américains. Pas besoin de Montebourg pour mettre en oeuvre le made in France de la mort.

À plus long terme, les industriels français espèrent pouvoir accroître leur présence en Irak. La non-participation de la France à l'invasion de 2003 avait été préjudiciable au commerce tricolore dans la région. Total a signé il a quelques mois un projet de développement d'une raffinerie « de taille mondiale » à Bassorah, le grand port irakien sur le golfe Persique. Dans ce cadre, une certaine stabilité du gouvernement irakien et un éloignement des fous de Dieu loin des puits de pétrole seront bienvenus.

Que l'intervention militaire occidentale enfonce un peu plus l'Irak et toute la région dans la barbarie, que les flots de propagande ajoutent encore à la confusion des esprits ici même, que les préjugés rétrogrades, nationalistes, religieux, militaristes, soient encore attisés, en Irak comme en Europe, tout cela n'est que faux frais. L'ordre doit régner et les profits rentrer.