C'est une première victoire pour cette maternité, en lutte pour sa reconstruction dans la même ville. Pour en arriver là, le personnel a multiplié manifestations, opérations médiatiques, tout en maintenant la maternité ouverte. Les locaux étant devenus insuffisants, sa reconstruction avait été décidée en 2009, le terrain trouvé dans la ville des Lilas et le permis de construire délivré, quand le 3 juin 2013 l'ARS remettait le projet en cause, prétextant le coût trop élevé de la reconstruction.

Aujourd'hui, l'ARS et le ministère de la Santé reculent sur le déplacement à Montreuil, mais ils mettent toujours en avant les problèmes budgétaires pour une reconstruction sur Les Lilas, estimant qu'ils ne peuvent dépasser 10 millions de subventions pour cette nouvelle maternité, alors que 24 millions seraient nécessaires. C'est pourquoi rien n'est encore gagné, estiment le personnel et son comité de soutien. Face aux manoeuvres du directeur de l'ARS, Claude Evin, qui commence à dire qu'il faudrait revoir à la baisse le projet établi par l'équipe médicale en termes de superficie, la détermination du personnel reste entière, ce qu'il a montré lors de la réunion du comité de soutien qui s'est tenue le 16 septembre.

Marie-Laure Brival, médecin-chef et porte-parole du collectif de la maternité des Lilas, a rappelé avec force, dans une déclaration à la fête de L'Humanité, que cette maternité « c'est une histoire, un lieu emblématique qui a été de toute les luttes pour la reconnaissance du droit des femmes à disposer de leur corps » et que cela ne doit pas s'arrêter. Cette maternité pratique 1 700 accouchements et 1 000 IVG par an et joue un rôle important pour les femmes du département.

Pour continuer le combat, plusieurs actions ont été décidées. Tout d'abord la participation à la manifestation des hôpitaux en lutte contre « l'Hôstérité », qui aura lieu le mardi 23 septembre à 11 heures devant le ministère de la Santé. Ensuite, pour fêter les 50 ans de la maternité, cinq salariés et le chanteur Arthur H effectueront un saut en parachute, afin d'attirer l'attention des médias.

Les discussions avec l'ARS doivent reprendre aux alentours du 15 octobre. Le personnel reste mobilisé et déterminé à obtenir du gouvernement les financements nécessaires.