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- Lutte ouvrière n°2399
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Dans les entreprises
Sanofi : 2 600 emplois menacés
La direction a d'abord démenti, mais elle admet maintenant que le sujet est à l'étude. D'ailleurs, la rédaction de cet hebdomadaire a entre les mains un document qui détaille ce projet. Les travailleurs de Sanofi, eux, n'ont pas oublié que la liquidation du site de Romainville avait commencé par l'envoi anonyme d'un document du même genre aux organisations syndicales, document qui s'était révélé exact.
Dans ce nouveau projet, baptisé Phoenix, le groupe cherche à vendre deux cents médicaments, parmi lesquels le Plavix, l'Aprovel ou la Dépakine. Il s'agit d'anticiper sur le déclin, tout relatif, de leur rentabilité en les revendant à d'autres laboratoires, afin de se consacrer à des médicaments plus prometteurs pour les profits du groupe.
Plusieurs laboratoires pharmaceutiques, Pfizer, Abbott et Otsuka, ont été contactés, mais aussi deux fonds d'investissement américains, Texas Pacific Group et Warburg Pincus.
Sanofi mettrait en place une société commune avec l'acheteur, à laquelle il apporterait ses médicaments, ses brevets et ses emplois contre de l'argent. Sanofi espère y gagner plus de 6 milliards d'euros.
L'affaire devrait se conclure d'ici un an ou deux. Quatre usines sont sur la sellette, dont trois en France (Compiègne, Quétigny et Amilly), et deux centres de distribution, l'un à Marly-la-Ville et l'autre en Espagne, soit 2 600 emplois, pour l'essentiel en France. On ne sait pas ce qu'ils deviendront : vendus, mutés, précarité accrue, ou pire. D'ores et déjà, Sanofi aurait provisionné de l'argent pour financer le volet dit social.
Et comme si ces menaces sur l'emploi ne suffisaient pas, dans l'usine de Compiègne, la direction veut en plus aggraver l'exploitation en imposant des horaires plus contraignants. Pas question pour les travailleurs de laisser passer ces deux attaques sans réagir !
La publication de cet article a en tout cas confirmé des bruits qui circulaient depuis quelque temps. Encore une fois, les exploiteurs avaient préparé leurs sales coups dans leurs conseils d'administration, à l'abri du secret industriel, un secret qu'il faut supprimer, en même temps que le droit des patrons de faire ce qu'ils veulent.